Les petits billets de Letizia

Une amitié saine n’unit pas deux personnes identiques, mais deux personnes qui comprennent et respectent les différences de l’autre et qui n’essayent pas de changer les goûts, les opinions ou la manière d’être de l’autre.
Je reviens avec un peu de recul sur la perte en février dernier de l’amitié de ma plus ancienne amie, je tente toujours de la comprendre, pour peu qu’il y ait quelque chose à comprendre, toujours est-il que je l’ai vécue comme un deuil.
J’ai traversé une phase de colère et de scepticisme, car je ne comprenais pas pourquoi cela est arrivé, puis le confinement aidant, j’en suis arrivée à une confrontation avec moi-même où j’ai essayé d’en chercher les raisons pour en arriver à l’acceptation.
Les raisons de cette perte importent peu, j’ai assimilé et digéré ces raisons, mais elle a habité mon cœur d’une manière toute particulière puis a laissé un vide en partant, provoquant une blessure qui restera à jamais.
J’ai atteint un point d’équilibre en étant attentive à ce que je ressentais, non pas dans le but de me défendre contre cela, mais dans le but de canaliser mes émotions afin qu’elles soient profitables.
J’ai compris qu’arrêter de fréquenter quelqu’un implique tourner une page et avancer en laissant chacun être soi-même, j’ai ravalé ma fierté en assumant le fait qu’il existe des liens qui prennent fin et que cela n’est pas mauvais et que la laisser partir, c’est aussi grandir.
J’ai aussi compris que je ne devais surtout pas me concentrer exclusivement sur cette disparition, avec le risque d’élargir encore plus ma rancœur et ma méfiance lors de nouvelles amitiés.
Je sais qu’il y a des amis qui vont et viennent, qui nous laissent une partie d’eux-mêmes et qui plus tard avancent sur leurs propres chemins comme nous le faisons sur les nôtres, sans que cela ne soit trop douloureux. Nous devons aussi l’accepter, mais nous ne devons jamais fermer les portes de la tendresse, et l’opportunité de trouver de nouveaux amis.