Les petits billets de Letizia

Comment aurais-je pu imaginer qu’un charmant jeune homme bien sous tout rapport, soit à ce point à presque 30 ans aussi terrorisé par la nudité, la mienne aussi bien que la sienne surtout après deux heures passées à faire l’amour ! Le parallèle avec la genèse de la Bible, quand, après le péché originel, Eve et Adam ont eu honte de leur nudité pour la première fois, m’a traversé l’esprit en une fraction de seconde !

J’en suis restée sur mon cul… si j’ose dire… Pas que je sois une naturiste pure et dure qui passe ses étés nue dans des camps alloués, mais plutôt comme une nudiste qui a le désir de bronzer sans marques de maillot ! À côté de ça, je suis très à l’aise avec ma nudité aussi bien que celle des autres. Toutefois, lui, n’était pas à l’aise du tout, pas seulement pudique, mais aussi honteux. J’ai dû m’habiller… Et franchement, cela m’a coupé l’envie d’une quelconque poursuite de plaisir avec lui et le lui ai fait comprendre. Parenthèse close.

Je dois avouer que mon impudeur. (Je ne suis pas exhibitionniste, loin de là, je considère que la nudité ne se partage que dans le cercle intime) est sûrement due, pour partie à la défiance que j’ai envers la religion et à la fausse pudeur qu’elle colporte qui lie la nudité à la sexualité et qui m’incite à la provocation, mais beaucoup plus par l’immense plaisir que j’ai à être nue.

J’aurais pu comprendre sa pudeur malgré le fait que nous nous soyons mis à découvert, exposés dans une relation sexuelle, mais la honte qu’il a eue après coup à agit comme un répulsif et un discrédit de ma part. Juste de l’indignation, parce qu’elle implique de passer outre ma propre volonté en trouvant notre situation ou ce que nous avions fait honteuse.

Dans ce cas, être honteux, c’est ressentir de la peur et de la culpabilité. En revanche, en même temps, c’est un mécanisme de contrôle d’une prétendue perfection pour surmonter le sentiment de honte, ce qui n’est ni plus ni moins qu’une entrave au moment de grandir et d’évoluer et qui dénote un manque de respect et de tolérance vis-à-vis de soi-même et une faible estime de soi.

En conclusion, toute personne qui laisse la honte régir sa vie se renie elle-même pour s’adapter à ce qui, selon elle, conviendra aux autres.