Quand je dis que je suis féministe, je vois certains et certaines tiquer. Je me dois donc d’expliquer à ce qu’est le féminisme.
Tout d’abord, c’est combattre le mythe qui laisse croire qu’à la suite de l’obtention de certains droits, il n’est plus nécessaire de lutter et que la lutte pour l’égalité des femmes est aboutie, ce qui est très loin d’être le cas, et qu’il faut cesser toute analyse différenciée selon les sexes.
Mon féminisme ne criminalise pas le désir masculin et n’est pas la haine des hommes, il n’est ni victimaire, ni puritain, ni essentiellement sexiste, je dirais qu’il est tout le contraire. Je me dois de dénoncer les dérives du féminisme intersectionnel et racisé qui fait aujourd’hui la promotion d’un identitarisme obsessionnel qui diabolise et exclut les hommes, et qui est inutilement agressif, radical et extrémiste.
Seulement voilà, le mot « féminisme » semble être employé pour discréditer le bien-fondé de mon engagement féministe, il devient une construction idéologique qui sert de disqualification globalisante de cet engagement. Il désigne par ce terme le féminisme dont on ne veut pas, c’est une facilité, une excuse pour m’accuser de tous les maux.
Aujourd’hui, on met sur le dos des féministes aussi bien l’écriture inclusive que l’intersectionnalité, l’idéologie décoloniale ou même la lutte pour l’élargissement du droit à l’avortement, tout est amalgamé, comme si, lorsqu’on est pour l’écriture inclusive, on est aussi complice du terrorisme islamiste. Ce sont des globalisations détestables.
C’est une disqualification, que comme toutes les militantes féministes, je vis dans ma chair, et la reçoit comme une offense, et chaque fois que l’on m’a qualifiée ainsi, ce fut pour m’insulter.
Mon féminisme, qu’est-ce que c’est ? Indépendante financièrement et socialement, et PAS dépendante d’un mec, déjà, il y a l’idée du rapport genré, l’idée d’indépendance qui se construirait par rapport à un homme. Mon rapport aux garçons est entre attirance et défiance, et a favorisé le développement de mes convictions féministes.
J’ai très jeune su déconstruire les stéréotypes et l’idée des relations hommes femmes, ainsi que les idées sur la femme et sa place dans la société ou sur les relations genrées que la société essayait insidieusement de me mettre dans le crâne. Pourtant, en même temps, je me suis retrouvée en souffrance face à mon féminisme, en souffrance face à l’impossibilité d’être comprise par la globalité de mon entourage, en souffrance face à ce féminisme qui bout en moi… et face à des pulsions viscérales qui me font aller totalement a contrario de mes convictions.
Oui, je suis féministe, et… je n’arrive pas à sortir sans maquillage, je suis féministe, et… j’ai besoin d’être sexy quand je vais en soirée, je suis féministe, et… Je ne supporte pas mes poils, je suis féministe, et… je colle à ce que je pense être les désirs des hommes ou des femmes, je suis féministe, et… Je ressens le besoin que les hommes, ou les femmes me regardent, je suis féministe, et… je suis en attente d’un mec ou d’une nana.






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