Dernièrement, les frimas m’ont incitée à embrasser… « La joie d’être célibataire ».
Seule, bien à l’aise dans mon canapé, en sweat-shirt et pantalon d’intérieur, avec de grosses chaussettes de laine en guise de chaussures, j’ai délaissé le bon bouquin que j’avais à la main pour une escapade rêveuse dans mon passé.
Je me suis revue à l’âge de sept ou huit ans grand maximum, un livre à la main. Si la tenue n’était pas la même, la position l’était. C’est bizarre comme on cultive la mémoire des positions agréables. C’était, à l’époque, ma façon de concilier santé mentale, rapport à l’autre et à moi et remise en question du couple et de la famille.
Mes parents adoptifs avec leurs sempiternelles disputes ont gravé dans mon esprit une manière très particulière d’appréhender le monde : vivante, pénétrante, intense et très complexe. Aujourd’hui encore, je pense comme je pensais alors. La question récurrente était : Pourquoi les personnes me déçoivent-elles ? Pourquoi, même si je leur donne toujours tout, les autres finissent-ils par me laisser tomber ? « Jamais, je ne vivrai en couple, jamais, je ne fonderai de famille ! Jamais ! ».
Bien des années plus tard, ma psy m’a bien fait comprendre que je souffrais de « dépression existentielle », disait-elle, car je voyais et ressentais le monde et le poids des injustices, d’une manière différente des autres, comme tous ceux qui ne trouvent pas de sens à leur vie et qui souffrent d’isolement.
Cependant, je n’ai jamais été renfermée comme elle semblait le penser, et n’aie jamais eu de problèmes pour me lier aux autres. Mais, je me posais des questions, beaucoup de questions, existentielles pour la plupart, du genre : quel sens a ce monde ? Pourquoi existe-t-il tant d’injustices et d’inégalités ? Y a-t-il dans cette vie quelque chose de plus important que la famille ? Le travail, les jeux, les amis… Le sexe ne comptait pas alors…
Puis, cet intermède, cette fenêtre dans l’espace temps s’est refermée, sans nostalgie, comme pour me rappeler que j’avais une vie à vivre, car rien ne change jamais vraiment, sauf notre obsolescence.
Je me pose bien sûr, toujours, ce genre de questions existentielles. Je suis aussi toujours aussi déçue par les comportements des autres, suspendue dans la tristesse, dans ce labyrinthe de frustration constante sans sortie.
Je me suis rendu compte que la « Normopathie » n’était pas faite pour moi, et que je devais être moi-même, que je devais me révéler telle que je suis, car j’ai été endoctrinée pour réprimer mes sentiments et mes émotions, que je vivais avec une réalité qui ne m’appartenait pas.
J’ai depuis environ deux ans réussi à intégrer dans mon quotidien une certaine simplicité d’esprit et d’émotion et j’ai finalement trouvé ce bonheur interne, ainsi que la force de me montrer telle que je suis supposé être, même si cela implique de ne pas toujours plaire à chacun.
C’est en étant authentique que je me maintiendrais éloignée de la fausseté et rester moi-même quoi qu’il arrive, et surtout de ne jamais manquer de cet amour-propre dont j’ai terriblement besoin.






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