Les petits billets de Letizia

Si j’en crois les racontars de « La Genèse », le premier livre de la Bible hébraïque et chrétienne, un magicien sorti de nulle part a créé le monde à partir de rien. Une fois rien, c’est rien ; deux fois rien, ce n’est pas beaucoup, mais pour trois fois rien, on peut déjà s’acheter quelque chose, disait Raymond Devos, C’était tellement compliqué qu’il lui a fallu une semaine pour le créer. Il le contemplait béatement quand il s’aperçut que tout marchait à souhait, trop bien pour lui, ce n’était franchement pas amusant et décida d’y ajouter de l’animation.

Il créa Adam, puis Eve en volant une côte à Adam, à moins que ce ne soit l’inverse, parce que ce sont les femmes qui ont une côte de moins que les hommes. Mais, rien n’y faisait, le monde était toujours aussi parfait, alors il inventa la sexualité et les hormones qui vont avec et dota Adam et Eve de parties génitales, prêtes à se déchaîner, mais avec interdiction de s’en servir !

Le magicien n’était pas très malin, chacun sait que tout ce qui est interdit est à faire en priorité, Adam et Eve y ont plongé à corps perdu, avec délice et le magicien les laissa procréer, et procréer jusqu’à la naissance de l’envie, du désir, de la jalousie et la méchanceté. En voyant l’humanité naissante ériger une immense tour à Babel, il se demanda ce qu’elle bien foutre et alla enquêter, mais pas très futé, ou alors, son traducteur universel fonctionnant mal, il ne comprit pas qu’ils construisaient une tour pour aller jusqu’au ciel, et lui rendre hommage et les arrêta net !

Croyant s’être fourvoyé dans cette création, il décida, guidé par sa bonne âme et sa justice divine, de noyer tout ce beau monde dans un majestueux déluge, mais en signe de rédemption, seul Noé et sa famille furent sauvés ainsi qu’un couple de tous les animaux existants.

Tout le monde noyé, le magicien à fait alliance avec Noé, vous rendez vous compte ? Lui le Tout-Puissant magicien faisant alliance avec un simple mortel allant jusqu’à lui promettre de ne jamais plus détruire le monde par le déluge, sachant parfaitement qu’il existe tant d’autres moyens, tous cachés dans les gênes de Noé, et que les promesses n’engagent que ceux qui veulent bien y croire.

« Si Dieu est tout-puissant, il peut créer une pierre qui soit si lourde que lui-même ne peut la soulever. Mais alors s’il ne peut soulever cette pierre, il n’est pas tout-puissant ! Et s’il réussit à la soulever, il n’est pas non plus tout-puissant… puisqu’il n’a pas pu créer une pierre qu’il ne réussisse pas à soulever ! »

Cette affirmation, souvent attribuée à Albert Einstein, est connue sous le nom de paradoxe de la pierre. Elle pose la question de savoir si une entité omnipotente défie potentiellement sa propre puissance. La réponse dépend de la définition de l’omnipotence. Pour certains, l’omnipotence signifie pouvoir faire tout ce qui est logiquement possible.

Dans ce cas, il serait logiquement impossible pour une entité omnipotente de créer une pierre si lourde qu’elle ne peut la soulever, car cela signifie qu’elle ne peut pas faire tout ce qui est possible. Pour d’autres, l’omnipotence signifie potentiellement faire tout ce qui est souhaité, y compris défier sa propre puissance. Dans ce cas, une entité omnipotente peut effectivement créer une pierre si lourde qu’elle ne peut la soulever, mais cela ne signifie pas qu’elle ne soit plus toute-puissante.

En fin de compte, ce paradoxe soulève des questions sur la nature de la divinité et les limites de la raison humaine pour comprendre les concepts métaphysiques complexes.