Les petits billets de Letizia

Je me suis amusée, sur un forum, à poser des questions axées sur le genre. Comme : Habillerais-tu ton fils en rose pour aller à l’école ? Serait-il autorisé à jouer avec des poupées ou à suivre des cours de ballet classique ? Soutiendrais-tu ta fille si elle voulait faire du rugby ou du foot ? Et, si elle avait envie de suivre des cours de mécanique ou de se couper les cheveux ?

Beaucoup de personnes ont répondu « oui » à ces questions de manière théorique, si tant est que cela ne concerne pas directement leurs enfants.

La définition du genre est-elle si fragile que des choses aussi simples que la couleur, la danse, un sport ou des vêtements pourraient la changer ?

Nombreux-ses étaient celleux qui répondaient oui, surtout pour ce qui concerne les garçons. Toutefois, il est toujours mal vu pour un homme de faire des tâches domestiques. Peut-être les conduites considérées comme “réservées aux femmes” sont-elles jugées inférieures ? Ou bien est-ce que la femme est inférieure, et que vouloir être comme elle, est un déshonneur ?

Les enfants ont pour seul objectif le bonheur ; que ce soit à travers les jeux, la couleur ou les vêtements, ils sont facilement distraits par les choses qui les entourent et qui n’ont aucune importance. Les enfants ne distinguent pas entre les choses destinées aux filles et celles qui sont destinées aux garçons, ils ne voient que des choses qui leur plaisent.

Les adultes sont ceux qui leur enlèvent cette capacité de neutralité, car ils sont ceux qui voient une signification genrée dans chaque chose.

J’aime à croire que, dans la société actuelle, avec tous les progrès ayant été faits en termes d’égalité, nos enfants, aussi bien filles que garçons, pourront devenir les personnes qu’ils souhaitent devenir à l’âge adulte. Pourtant, on ne fait pas suffisamment d’efforts pour déconstruire les stéréotypes de genre lors de l’éducation des enfants. On peut s’en rendre compte en consultant un catalogue de jouets.

Quand on commence à réfléchir à ce que l’on offrira à nos enfants pour Noël, il sera très facile de deviner ce qui les attend à l’âge adulte. Si l’on continue à les éduquer comme aujourd’hui, les filles auront des poupées et des jouets qui leur permettent d’imiter le rôle de la femme au foyer. Les garçons, quant à eux, ont des voitures et des jeux de construction.

Si l’on en croit ces catalogues de jouets, seuls les garçons peuvent aspirer à être pères et à travailler en dehors de la maison et seules les filles peuvent être mères et femmes au foyer. Si l’on dit aux garçons qu’ils ne peuvent pas danser ni jouer avec des poupées, et aux filles qu’elles ne peuvent pas jouer au football ou avec des jeux de construction, alors la réponse est oui.

Si nous laissons nos enfants choisir librement et que l’on ne juge pas leurs décisions. Ils deviendront potentiellement qui ils veulent, les personnes qu’ils aspirent à être.

La lutte contre les inégalités entre les filles et les garçons reste d’actualité. La bonne nouvelle, c’est que cela dépend de nous, les adultes, d’agir pour que cela change. Nous tenons entre nos mains la clé de l’avenir des adultes.

Comme parents, éducatrices et éducateurs ou adultes en général, nous devons agir pour que l’éducation ne soit pas sexiste. Il est important de laisser nos enfants choisir librement ce qu’ils veulent et de les éduquer pour qu’ils respectent les choix des autres. Parce qu’il n’y a pas de choses réservées aux filles et d’autres aux garçons, mais des choses saines et amusantes pour tous les enfants.

Nous ne formons pas des stéréotypes, mais des individus.