J’ai gardé le titre de la lettre de Victorine de Oliveira sur philosophie Magazine : « Toutes des mal baisées ?. » parce qu’il est parfait. Elle m’a incitée à lire l’ouvrage de Léane Alestra : « Les hommes hétéros le sont-ils vraiment ? » Un livre avec un titre aguicheur qui mériterait vraiment d’être mis dans toutes les mains, m’a-t-elle fait comprendre tacitement.
Je connaissais déjà Léane Alestra grâce à son podcast « Mécréantes » qui interroge en profondeur nos représentations autour du genre. Je partageais déjà son féminisme et sa mécréance. Maintenant, je partagerais également son intérêt pour la dissonance cognitive millénaire dans laquelle semblent englués les hommes hétérosexuels. La question est : comment les hommes peuvent-ils aimer les femmes alors que la pression de la virilité les incite à les détester ?
Léane Alestra dit que le régime sexuel actuel est contradictoire et insoutenable pour les femmes et les hommes. À 24 ans, la créatrice du podcast Mécréantes et journaliste pour le média queer Manifesto XXI a l’idée de génie de prendre une perspective queer pour observer et étudier les masculinités en observant les dynamiques à l’œuvre dans l’hétérosexualité.
Sa réflexion, bien argumentée et proposant un angle en même temps original et si présent dans notre société, débouche sur un véritable outil d’analyse politique structurelle. En même temps implacable, limpide et saisissant.
Ses réflexions sur la sociologie, la religion et la culture passée et présente m’évoquent quelque chose au plus profond de moi. Elle a très bien mis en évidence l’ambivalence des amitiés masculines. Tantôt glorifiées et servant à maintenir la suprématie virile (par la cooptation et l’entre-soi), elles tendent à devenir suspectes et dangereuses lorsqu’elles basculent dans une intimité trop étroite… [] Aimer les hommes, mais pas trop. Elle est franche avec les hommes, mais toujours sensible, juste et très empathique.
Chercher la proximité de ses amis, cependant vivre avec une compagne. L’épanouissement personnel est finalement limité par ces contradictions incessantes. Il s’agit de solidarité virile, dissonance cognitive et camaraderie partout, et sincérité, vulnérabilité et profondeur nulle part.






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