Chère Mère Biologique,
Aujourd’hui, troisième anniversaire de notre première rencontre, je prends la plume pour vous exprimer ma gratitude, teintée d’une ironie délicieuse, pour les événements qui ont sculpté mon existence d’une manière que je n’aurais jamais imaginée.
Tout d’abord, laissez-moi vous remercier pour cette rencontre à un âge si mûr. Cela m’a permis de développer un sens de l’humour certain, car il faut avouer que c’est plutôt cocasse de réaliser que je n’ai pu mettre un visage sur votre nom qu’à cette étape de ma vie. Mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas ?
Je tiens également à vous remercier pour les merveilles de la génétique. Grâce à vous et à mon mystérieux géniteur, je suis béni d’un visage et d’une essence qui semblent être complètement étrangers à votre monde de soumission religieuse. C’est presque ironique de constater que vous avez « fauté » pour que je ne vous ressemble en rien, mais je ne peux m’empêcher de trouver cela plutôt réjouissant.
Votre acte d’abandon, bien que initialement déstabilisant, a ouvert les portes à une vie d’exploration, de liberté et d’autonomie. Je vous remercie donc pour cette liberté que vous m’avez involontairement accordée. Ma vie, aussi chaotique qu’elle puisse être par moments, est une toile colorée de choix et d’expériences, loin des eaux stagnantes dans lesquelles vous semblez barboter avec aisance parmi les grenouilles de bénitiers.
En parlant de grenouilles de bénitiers, je vous suis également reconnaissant de maintenir ma sœur et mon frère biologiques à distance, sans leur demander leurs avis, préservant ainsi ma quiétude face à leur probable désapprobation de mon apostasie. C’est presque comme si vous aviez scellé le destin de notre relation avec une touche de sarcasme divin.
Enfin, je vous pardonne. Je vous pardonne pour votre acte initial d’abandon, pour votre soumission à une divinité que je ne peux comprendre, et pour toutes les ramifications qui ont suivi. Car peut-être, au fond, vous ne savez pas vraiment ce que vous faites.
Ainsi, chère mère biologique, je vous adresse mes remerciements les plus ironiques, teintés d’une dose de sarcasme, mais empreints d’une acceptation profonde de notre histoire commune. Après tout, c’est grâce à vous que je suis devenu la femme que je suis aujourd’hui.
Avec une ironie bienveillante.






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