Le récent rapport du Sénat sur l’état de l’éducation a suscité des réactions diverses et animées. À travers ces lignes, je souhaite partager mon point de vue sur cette crise de l’éducation et sur les défis auxquels nous sommes confrontés. Au cœur de ce débat se trouve une question fondamentale : l’école, lieu autrefois dédié à l’instruction et à la formation intellectuelle, est-elle en train de mourir à petit feu ?
Pour beaucoup, dont je fais partie, la réponse est malheureusement affirmative. L’école, loin d’être le sanctuaire de la connaissance et de la réflexion, est devenue un simple rouage dans la machine de production de travailleurs compétents. Les termes de « formation » et de “compétence” sont omniprésents, reflétant un abandon progressif de l’idée d’une instruction véritable.
Aujourd’hui, le système éducatif semble plus préoccupé par la fabrication d’individus dociles et peu éduqués que par l’éveil des esprits critiques. L’apprentissage, relégué au second plan, est négligé au profit de compétences jugées plus utiles sur le marché du travail. Cette vision utilitariste de l’éducation réduit l’école à une simple usine à diplômes, où la liberté intellectuelle et la pensée autonome sont sacrifiées sur l’autel de l’efficacité.
Cette dégradation de l’école ne peut être dissociée de l’évolution de notre société vers une logique purement marchande. Au lieu de former des citoyens éclairés capables de participer activement à la vie démocratique, l’école se contente désormais de préparer des individus à intégrer le marché du travail. Cette réduction de la vie humaine à sa seule valeur économique se reflète dans les objectifs de l’éducation, dénués de toute ambition civique.
L’alarme est également sonnée du côté de la sécurité à l’école, où les actes de violence sont en constante augmentation. Cependant, plutôt que de chercher des solutions superficielles, il est crucial d’identifier les racines profondes de ce problème. La violence est souvent le symptôme d’un mal plus vaste : le délitement des valeurs fondamentales telles que le respect de l’autre et la laïcité.
Il est temps de repenser en profondeur le rôle et la mission de l’école. Au lieu de laisser l’éducation entre les mains d’un système obsédé par la productivité, nous devons réaffirmer sa vocation première : celle de former des citoyens libres, éclairés et respectueux. Il est impératif de rétablir l’instruction véritable, de cultiver la pensée critique et de restaurer les valeurs de respect et de tolérance au cœur de nos établissements scolaires.
En conclusion, le rapport du Sénat ne fait que confirmer ce que beaucoup redoutaient déjà : l’école est en crise. Mais cette crise est aussi une opportunité de repenser notre système éducatif pour qu’il redevienne un véritable lieu d’instruction et d’épanouissement intellectuel, au service de la construction d’une société plus juste et plus éclairée.






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