Je suis antithéiste, et pourtant, jamais de ma vie, je n’ai eu d’actions ou de comportements violant les droits fondamentaux d’autrui, incitant à la haine ou à la violence, ou discriminant des individus en raison de leur appartenance religieuse. Et cependant, je me retrouve au centre d’un débat complexe et passionné.
En France, la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), dans son rapport de 2016 sur le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, a adopté le terme « islamophobie ». Selon elle, il s’agit d’une « attitude d’hostilité systématique envers les musulmans, les personnes perçues comme telles et/ou envers l’islam ». Ce choix de définition est en soi problématique, car il amalgame l’hostilité envers la religion et celle envers les individus pratiquant cette religion.
À mes yeux, la critique de l’islam en tant que système de croyances devrait être aussi légitime que celle de toute autre religion. Or, exprimer des préoccupations ou des craintes vis-à-vis de certains comportements individuels ou de groupes spécifiques ne fait pas de moi une islamophobe. Et pourtant, on m’accuse d’islamophobie, car je crains l’islam. Je ne peux plus distinguer les comportements individuels de certains musulmans envers les femmes de la religion dans son ensemble, et j’exprime ce malaise ouvertement.
Il est crucial de noter que l’islamophobie n’est pas un délit en soi. Cependant, l’absence d’une définition précise de ce terme pose un problème. Trop souvent, la définition vague et mal définie de l’islamophobie limite la liberté de critiquer la religion. L’étude des sentiments hostiles envers l’islam peut être légitime en sociologie, mais la lutte contre la discrimination ne doit pas devenir un prétexte pour censurer la critique radicale de la religion.
Nous devons défendre la liberté d’expression, même lorsqu’elle est inconfortable. En tant qu’antithéiste, je revendique le droit de critiquer l’islam comme je critique toute autre religion, sans être automatiquement étiquetée d’islamophobe. La critique des idées et des systèmes de croyances doit rester un pilier de notre démocratie, car c’est par ce biais que nous progressons et évoluons-en tant que société.
L’instrumentalisation de la lutte contre l’islamophobie pour étouffer toute critique de l’islam est une menace pour la liberté d’expression. Il est temps de clarifier les termes et de garantir que la critique légitime d’une religion ne soit pas confondue avec de la haine ou de la discrimination envers les individus. C’est ainsi que nous pourrons véritablement protéger les droits fondamentaux de chacun·e, tout en permettant un débat ouvert et honnête sur les croyances et les idées.







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