Les petits billets de Letizia

Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd’hui j’aimerais vous faire part de ma réflexion sur la nature complexe et ambivalente de l’amour. Est-ce que l’amour est vraiment le trésor inestimable qu’on nous présente, ou cache-t-il en réalité des pièges bien plus insidieux ? À chaque instant, aimer semble être un investissement lourd, en temps, en efforts et en émotions, tout cela pour créer un lien que l’on sait, au fond, voué à l’éphémère. Alors, pourquoi prendre le risque de s’y engager ?

Certain·e·s disent que l’amour est trop précieux pour être ignoré, qu’il mérite de pénétrer nos vies, de les transformer, malgré la certitude presque irrationnelle qu’il finira par s’effacer. Mais qu’est-ce que cette émotion, si ce n’est un paradoxe ? Est-elle une illusion créée par nos esprits, une simple diversion, ou bien une force authentique qui mérite qu’on lui sacrifie notre paix intérieure ?

Pour aimer, il faut accepter de vivre sur le fil du rasoir, en sachant pertinemment que cette aventure comporte son lot de risques. Le risque de l’échec, de la douleur, de la trahison. Et même si l’amour semble tout-puissant, cette quasi-certitude de perte plane toujours au-dessus de nous, comme une ombre.

Et que dire de l’inévitable blessure que l’on inflige à l’autre ? Peut-on aimer sans causer de souffrance ? Cela paraît impossible. Dès que nous aimons, nous commençons aussi à blesser, à limiter la liberté de l’autre, à imposer des attentes, des peurs, des doutes.

Finalement, aimer n’est-il pas, d’une certaine manière, condamner l’amour lui-même ? L’amour, par essence, est liberté. Mais dès que nous l’expérimentons, nous tendons à l’enfermer, à le contrôler, à le modeler selon nos désirs. Et dans cette tentative de capturer l’amour, ne le détruisons-nous pas, un peu plus chaque jour ? Peut-on vraiment aimer sans, paradoxalement, tuer l’essence même de ce sentiment ?

Il est peut-être temps de se demander si l’amour mérite réellement la place qu’on lui accorde, ou s’il n’est qu’un mirage dans le désert de nos désirs.

Peut-être que la véritable question est la suivante : malgré toutes les douleurs, les incertitudes et les contradictions, pourquoi continuons-nous, malgré tout, à croire en l’amour ?