Salut tout le monde !
Aujourd’hui, j’ai envie de partager avec vous un sujet qui me tient particulièrement à cœur : ma bisexualité. Ces derniers temps, entre deux rires, quelques cocktails, et une confession surprenante sur la sexualité d’un de nos amis, la conversation s’est naturellement orientée vers le sujet du « coming-out ». On m’a alors demandé : « Comment ça s’est passé pour toi ? »
La réponse a fusé, simple et directe : *Je n’en ai jamais eu besoin*. Ma bisexualité a toujours été une évidence pour moi, comme une partie intégrante de mon être, jamais une révélation à faire. Pourquoi devrais-je me cacher ou expliquer une facette aussi naturelle de ma vie ?
L’idée même de faire son « coming-out » me paraît étrange, voire absurde. Cela sous-entend qu’avant, on vivait dans un placard, un espace clos, caché. Pour moi, il n’y a jamais eu de placard. Je n’ai jamais ressenti le besoin de justifier qui j’aime ou qui je désire. Je ne me suis jamais laissée enfermer dans une case, et je trouve qu’il est bien temps que cette société cesse de vouloir absolument cataloguer les gens.
Je vis ma sexualité librement, sans me soucier du regard des autres. Si je suis célibataire aujourd’hui, c’est par choix, pas par dépit ou par incapacité de former une relation durable. C’est parce que j’ai cette envie insatiable de découvrir, de rencontrer, d’explorer. Ma liberté passe avant tout, et la vie en couple, à mes yeux, ne permet pas cette liberté totale. Je ne m’interdis rien, ni avec les hommes, ni avec les femmes.
Demain est incertain, peut-être partagerai-je ma vie avec quelqu’un·e. Mais une chose est sûre : ce sera pour la compagnie, pour la complicité, et certainement pas pour entrer dans un cadre de mono-sexualité.
Il est aussi important de dire que je ne me sens pas appartenir à la communauté LGBT+. Je ne me considère ni comme une figure exotique, ni comme un symbole de diversité. Si je suis féministe, c’est parce que je suis une femme, parce que je veux défendre les droits des femmes. Point final. Ma lutte est avant tout celle des femmes, pas celle des LGBT+, même si je respecte bien évidemment les combats de chacun·e.
Mais paradoxalement, ce n’est pas parce que je me refuse à entrer dans une case que les autres cessent de m’y enfermer. La bi phobie est une réalité à laquelle je fais face, souvent silencieusement, souvent venant des femmes elles-mêmes. Et, tristement, une grande partie de cette discrimination vient des lesbiennes. Ce jugement, ces préjugés, sont des coups invisibles, mais bien réels.
Alors oui, je suis fatiguée de ces regards, de ces catégorisations. Je milite pour une seule chose : que chacun·e puisse vivre sa sexualité comme bon lui semble, sans avoir à justifier ses choix ou à rendre des comptes. L’essentiel, c’est de vivre pour soi, avec ses propres désirs et ses propres libertés. Chacun fait ce qu’il veut de son corps, et il est temps que les autres cessent de se mêler de ce qui ne les regarde pas.
Ma bisexualité n’est ni une revendication ni un secret. C’est simplement moi, dans toute ma complexité et ma simplicité. Et je refuse de m’excuser d’être qui je suis.
À bientôt pour de nouvelles discussions enrichissantes !






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