Les petits billets de Letizia

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Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

Redéfinir L’amour Face Au Syndrome De L’abandon

Entre Distance Et Intimité

Chères lectrices, chers lecteurs,

Aujourd’hui, je souhaite partager avec vous une part de moi-même, une part que j’ai longtemps gardée cachée, mais qui a fini par façonner ma vision de l’amour et des relations. Il s’agit du syndrome de l’abandon, une blessure profonde qui a transformé ma capacité à aimer.

Je ne vais pas mentir, il m’a fallu des années pour admettre ce que je partagerai ici. Mon expérience n’est pas des plus joyeuses ni des plus glorieuses. En revanche, elle m’a forgée et, d’une certaine façon, elle m’a rendue forte… même si cette force a un prix.

Je suis de celles qui ne peuvent pas aimer. Ou, plus précisément, de celles qui refusent de s’abandonner à l’amour. Le syndrome de l’abandon me colle à la peau. C’est une peur viscérale, enracinée si profondément que je n’en vois pas la fin. Cette blessure, laissée béante il y a des années, m’a façonnée, parfois malgré moi, en une personne qui ne peut plus tolérer de vulnérabilité émotionnelle. Tout dans mon être s’oppose à l’idée même de dépendre de quelqu’un d’autre, de risquer d’être trahie, laissée pour compte ou de revivre la douleur de l’abandon.

L’inhibition De Toute Forme De Vulnérabilité

Laisser quelqu’un entrer dans mon monde, lui donner accès à ce que je suis au fond de moi, me semble aujourd’hui dangereux. Tout geste, tout mot qui pourrait me rendre vulnérable est immédiatement étouffé. Je me coupe de toute forme d’attachement trop profond, de toute expression émotionnelle qui pourrait me dévoiler. Cette inhibition n’est pas un choix délibéré, c’est un instinct de survie.

Quand quelqu’un commence à me connaître, qu’il tente de franchir mes barrières, je ressens immédiatement le besoin de me retirer. C’est presque automatique : une alarme se déclenche, me rappelant que la proximité avec l’autre, c’est aussi l’ouverture aux possibles blessures. Alors, je m’enferme, je verrouille. Cela ne veut pas dire que je suis froide ou insensible, mais il y a une partie de moi que personne n’a le droit de toucher, pas même moi, parfois. Je protège cette part de vulnérabilité, car l’idée même de la laisser exposée m’est insupportable.

Pourquoi L’amour De Couple Ne Me Comble Pas ?

Peut-être est-ce étrange, mais l’idée de l’amour romantique ne me comble plus ? Ce que je recherche dans la vie, ce ne sont pas les papillons de l’attente ni la passion ardente qui anime un couple au début de la relation. Mon bonheur se trouve ailleurs. J’ai appris à puiser ma satisfaction dans des relations moins chargées d’attentes, dans des activités solitaires ou des liens familiaux plus distants. L’amour de couple, avec son lot d’attentes, de compromis et de risques, me semble aujourd’hui presque superfétatoire.

J’ai souvent cette impression qu’aimer pleinement, dans une relation de couple, nécessiterait que je renonce à une partie de cette autonomie que j’ai mise tant de temps à bâtir. Une relation d’amour devient une source de complications, de compromis continuellement insatisfaisants. L’intimité amoureuse exige une connexion et une réciprocité que je ne me sens plus prête à donner, car elles me fragiliseraient. Dans un sens, l’amour, ou du moins l’idée de cet amour, me parait être une illusion contraignante.

Une Sérénité Déroutante

Curieusement, cette incapacité à m’ouvrir pleinement me procure une certaine sérénité. Je me sens tranquille, presque inébranlable dans ma solitude choisie. Personnellement, ne pas avoir besoin de cet attachement romantique est un signe de force, voire de supériorité. Là où d’autres trouvent un accomplissement dans la fusion amoureuse, j’y trouve un piège potentiel, une source de dépendance que j’ai appris à éviter.

Je sais que cette vision peut sembler un peu austère, peut-être même froide. Pourtant, je ressens une certaine fierté à voir les choses ainsi. Cette distance me donne un sentiment de contrôle et d’assurance, comme si j’étais immunisée contre les blessures sentimentales. J’ai appris à faire de cette armure une qualité, un trait de caractère qui me protège de la douleur et de l’instabilité qu’apporte l’amour.

Conclusion : Une Solitude Choisie

Finalement, ce syndrome de l’abandon m’a transformée, mais il m’a également offert une force et une paix intérieure que je ne renoncerais pour rien au monde. Oui, je suis incapable d’aimer comme certains le font avec passion et abandon. Mais, j’ai découvert une autre manière de vivre, de me sentir comblée. Ma relation à l’amour est peut-être imparfaite, mais elle est mienne et elle me suffit.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Est-ce de la résilience ou une forme de fuite de l’amour ? Avez-vous déjà ressenti ce besoin de distance, cette réticence à laisser entrer les autres dans votre espace intérieur ? J’aimerais lire vos avis, vos expériences… Peut-être qu’ensemble, nous pourrons mieux comprendre ces murs que l’on dresse pour se protéger.


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