Les petits billets de Letizia

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Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

Démocratie En Crise : Quand La Voix Des Citoyens Devient Un Murmure

Bafouer La Volonté Populaire : Une Trahison Silencieuse Et Destructrice

Il est des moments où l’on ne peut s’empêcher de se demander : à quoi bon voter si nos choix sont balayés d’un revers de main par ceux qui prétendent nous représenter ? Cette question, je me la suis posée avec une indignation mêlée de tristesse en observant, une fois de plus, les mécanismes d’une démocratie qui semble parfois n’être qu’un théâtre d’ombres.

Prenons un exemple historique marquant : en 2005, les Français et les Néerlandais rejettent par référendum le traité établissant une Constitution pour l’Europe. Leur message était clair, sans ambiguïté. Et pourtant, en 2007, le traité de Lisbonne, reprenant l’essentiel du texte rejeté, est adopté par voie parlementaire, contournant ainsi la volonté populaire. Ce moment a marqué un tournant dans ma perception de la démocratie : comment croire en un système qui, au lieu d’écouter ses citoyens, cherche à imposer sa propre vision sous une autre forme ?

Mais ce mépris de la volonté populaire ne se limite pas à des épisodes isolés. Aujourd’hui encore, des décisions judiciaires ou politiques semblent protéger davantage les intérêts d’une élite minoritaire que ceux de la majorité. Pensons à ces grandes entreprises multinationales qui échappent aux impôts grâce à des accords opaques, pendant que les citoyens ordinaires subissent les conséquences d’austérités budgétaires. Ou encore à ces lois environnementales édulcorées sous la pression de lobbies industriels, malgré les cris d’alarme des scientifiques et des citoyens.

Face à tout cela, il est facile de se sentir impuissant·e. Mais est-ce là tout ce que nous pouvons être ? Je refuse de croire que notre rôle se limite à cocher une case sur un bulletin de vote tous les cinq ans. La démocratie n’est pas un simple processus institutionnel ; elle est vivante, exigeante, et nécessite notre implication constante.

L’histoire regorge d’exemples de peuples qui ont refusé de se taire face à l’injustice. En Islande, après la crise financière de 2008, les citoyens ont exigé et obtenu des réformes profondes du système bancaire et politique. Leur mobilisation a montré qu’une démocratie véritable repose sur un contrat social où chaque voix compte, où chaque décision est prise dans l’intérêt collectif.

Alors, que faire ? D’abord, refuser l’apathie. S’informer, débattre, s’organiser. Ensuite, exiger davantage de transparence dans les processus décisionnels : pourquoi tant de décisions cruciales sont-elles prises derrière des portes closes ? Enfin, repenser nos institutions pour qu’elles intègrent des mécanismes permettant aux citoyens de peser réellement sur les choix politiques – référendums d’initiative populaire, budgets participatifs, ou encore assemblées citoyennes.

Je ne prétends pas avoir toutes les réponses. Mais je sais une chose : la démocratie n’est pas un cadeau que l’on reçoit passivement. Elle est une conquête permanente qui demande courage et vigilance. Et si nous baissons les bras face à ses dérives actuelles, alors nous trahissons non seulement nous-mêmes, mais aussi les générations futures.


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