Le Messie Européen En Marche… Sur Place
Ah, Emmanuel Macron ! Cet homme providentiel, ce garant de la paix autoproclamé, ce stratège hors pair qui semble convaincu que ses discours suffisent à réécrire l’Histoire. Entre ses envolées lyriques sur l’indépendance stratégique de l’Europe et ses déclarations martiales sur le soutien indéfectible à l’Ukraine, on pourrait presque croire qu’il s’apprête à traverser le Niémen à la tête d’une Grande Armée… en charisme, bien sûr.
L’Europe tremble-t-elle sous le poids de son verbe ? Pas vraiment. Mais qu’importe ! L’important, c’est l’effet d’annonce, les formules bien ciselées, et surtout, cette petite musique impériale qui l’accompagne à chaque prise de parole.
Un Général Sans Troupes
Macron l’a promis : la France soutiendra l’Ukraine jusqu’au bout. Ah bon ? Mais jusqu’au bout de quoi, au juste ? Jusqu’au bout de ses réserves d’armement déjà largement entamées ? Jusqu’au bout d’un soutien économique mesuré en fonction des impératifs budgétaires ? Jusqu’au bout de ses discours fleuris qui, à force de grandiloquence, peinent à masquer une absence de moyens concrets ?
Pendant que notre président multiplie les phrases chocs, les chars Leclerc envoyés se comptent sur les doigts d’une main, et les sanctions contre la Russie ont plus l’air d’un jeu d’équilibriste entre principes et intérêts économiques qu’autre chose. On est loin du courage guerrier d’un Napoléon traversant l’Europe à la tête de ses armées. Ici, on a plutôt droit à une relecture de l’Histoire façon « communication de crise ».
Le Fantôme De Napoléon Plane Sur L’Élysée
Il faut dire que la comparaison est tentante. Napoléon rêvait d’un empire européen unifié sous sa coupe ; Macron, lui, se contente d’invoquer une « souveraineté européenne » qu’aucun de ses homologues ne semble vouloir prendre au sérieux. Le premier marchait sur Moscou, le second envoie quelques drones et beaucoup de déclarations solennelles.
Et si le rêve impérial du chef de l’État n’était qu’une illusion ? Car à la différence de Bonaparte, dont l’épopée a durablement marqué le continent, Macron se heurte à une Europe où chaque nation poursuit ses propres intérêts. On imagine mal l’Allemagne renoncer à ses liens économiques avec Pékin sur un claquement de doigts élyséen, ou la Pologne suivre docilement ses recommandations diplomatiques.
Un Orchestre Européen Sans Chef
Pendant que Macron se prend pour le chef d’orchestre, les autres pays européens semblent jouer leur propre partition. L’Allemagne hésite, le Royaume-Uni s’amuse à regarder le spectacle depuis l’autre rive de la Manche, et la Pologne adopte une posture musclée qui contraste avec les circonvolutions diplomatiques françaises.
Finalement, la vision macronienne d’une Europe forte et unie ressemble à un mirage. L’Europe a-t-elle besoin d’un leader ? Peut-être. Mais encore faudrait-il qu’il soit suivi. Or, aujourd’hui, Macron donne davantage l’impression d’un comédien en quête de public que d’un dirigeant écouté et respecté.
La Paix A-T-Elle Trouvé Son Garant ?
L’Europe est-elle mieux lotie avec un Macron se rêvant en Napoléon de la diplomatie ? Difficile à dire. Ce qui est certain, c’est que la Russie et l’Ukraine n’ont guère l’air d’accorder plus de crédit à ses envolées qu’un figurant dans une tragédie antique. La paix ne se proclame pas, elle se construit. Et pour l’instant, la seule chose que construit Emmanuel Macron, c’est son propre mythe.






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