Pourquoi La Cinquième Praline N’a Pas Le Même Goût ?
Vous savez, j’ai toujours cru que le chocolat était la réponse à tout. Une dispute ? Chocolat. Une journée pourrie ? Chocolat. Une bonne nouvelle ? Chocolat aussi, bien sûr ! Bref, j’avais cette relation passionnelle avec les tablettes et les pralines, jusqu’à une soirée mémorable qui a changé ma vision des choses… et mon estomac.
C’était un samedi soir comme les autres, un peu frisquet, parfait pour un binge-watching sous un plaid. J’avais fait le plein de provisions : une tablette de noir 70 %, une boîte de truffes et, soyons honnêtes, une réserve secrète de Kinder cachée dans un tiroir. Tout allait bien jusqu’à ce que je commence à enchaîner les bouchées comme si ma vie en dépendait. Une praline par-ci, un carré par-là, et avant même d’arriver à l’épisode trois de ma série, j’avais terminé… tout. Oui, TOUT.
C’est là que ça s’est gâté. Le plaisir initial – cette explosion de cacao sur mes papilles – avait laissé place à une espèce de nausée sucrée. Mon estomac protestait, et ma conscience aussi. Pourquoi diable la cinquième praline n’avait-elle pas été aussi délicieuse que la première ? C’est en me tortillant sur mon canapé que j’ai eu une révélation : j’étais en plein dans une démonstration vivante de l’utilité marginale décroissante.
Pour faire simple (et éviter de vous donner des flashbacks de vos cours d’économie), cette théorie dit qu’au fur et à mesure qu’on consomme quelque chose, chaque unité supplémentaire procure de moins en moins de plaisir. Jeremy Bentham, un philosophe anglais du XVIIIe siècle, aurait sûrement hoché la tête en voyant ma soirée chocolatée. La première bouchée ? Un pur bonheur. La troisième ? Sympa mais sans surprise. La dixième ? Une erreur monumentale.
Et ce concept ne s’applique pas qu’au chocolat. Pensez à vos achats compulsifs en ligne (je ne juge pas, je suis pareil·le). Le premier pull acheté pendant les soldes vous remplit de joie. Le cinquième ? Vous commencez à douter de vos choix stylistiques. Ou les réseaux sociaux : scroller une demi-heure, c’est distrayant ; trois heures plus tard, vous êtes englué·e dans une spirale d’ennui teintée de culpabilité.
Alors, que faire ? Eh bien, j’ai décidé d’appliquer quelques astuces pour éviter l’excès et mieux savourer mes petits plaisirs. Par exemple, je ne mange plus de chocolat devant la télé (trop distrayant !). Je prends le temps de sentir, croquer, savourer chaque carré comme si c’était le dernier. Et surtout, je me fixe une limite avant de commencer.
Cette soirée m’a appris une chose essentielle : le bonheur ne se mesure pas à la quantité mais à l’intensité des moments vécus. C’est un équilibre subtil entre profiter pleinement et savoir s’arrêter avant que la magie ne s’évapore.
Et pour être honnête… je continue d’aimer le chocolat. Mais disons qu’on a maintenant une relation un peu plus mature. Enfin, jusqu’à la prochaine boîte de truffes.






Laisser un commentaire