Les petits billets de Letizia

Quand Le Mot Féminisme Dérange

Il y a quelques années, j’ai osé dire à haute voix lors d’un dîner entre ami·e·s : « Oui, je suis féministe. » Le silence qui s’en est suivi était presque palpable. Puis, l’un des convives a lâché, sourire en coin : « Ah, tu fais partie de ces extrémistes ? » J’ai ri nerveusement, mais au fond, cette remarque m’a blessée. Pourquoi un mot qui incarne l’égalité des droits provoque-t-il autant de méfiance ? Ce soir-là, j’ai compris que revendiquer le féminisme, c’était aussi accepter d’affronter les clichés et les incompréhensions.

Des Clichés Au Courage

Le féminisme souffre encore d’une image déformée. On l’associe à tort à une haine des hommes ou à une radicalité agressive. Mais pour moi, c’est tout l’inverse : c’est une quête d’équilibre, une volonté de briser des systèmes injustes qui enferment tout le monde, quel que soit son genre. Je n’ai pas toujours eu cette conviction. Adolescente, je pensais que le féminisme était dépassé, qu’on avait déjà « tout obtenu ». Et pourtant, combien de fois ai-je entendu des remarques comme : « Ce métier n’est pas fait pour une femme » ou « Tu devrais sourire davantage » ? Ces petites phrases anodines m’ont ouvert les yeux sur des inégalités profondément enracinées.

Internet : Un Espace À Réinventer

Sur les réseaux sociaux, le mot « féministe » peut déclencher une tempête. J’ai moi-même hésité avant de partager certains articles ou opinions par peur des réactions. Mais Internet reste aussi un outil puissant pour éduquer et sensibiliser. C’est grâce à des comptes engagés et des témoignages inspirants que j’ai élargi ma réflexion. Aujourd’hui, je m’efforce de contribuer à ces espaces en partageant des ressources et en engageant le dialogue, même si cela implique parfois de répondre à des commentaires hostiles.

Une Invitation À Dépasser Les Préjugés

Revendiquer fièrement le féminisme, c’est aussi inviter chacun·e à dépasser ses idées reçues. Il ne s’agit pas d’imposer une vision unique mais d’ouvrir des discussions bienveillantes. Si vous êtes curieux·se, commencez par lire des autrices comme Chimamanda Ngozi Adichie ou Mona Chollet. Regardez autour de vous : quels gestes ou paroles perpétuent encore des inégalités ? Le féminisme n’est pas une guerre entre les genres, c’est un appel à construire ensemble un monde plus juste.

En écrivant ces lignes, je réalise que ma propre perception du féminisme a évolué grâce aux échanges et aux expériences. Alors oui, il dérange parfois, mais il inspire surtout. Et c’est pour cela que je continuerai à le porter fièrement.