Une Réflexion Sur L’égalité Face Aux Discours Haineux
Il y a quelques étés, alors que le soleil déclinait doucement sur les collines dorées, j’étais assise avec une voisine, une grand-mère sur le vieux banc de son jardin. Elle tenait entre ses mains ridées une tasse de thé fumante, et moi, je dévorais un livre sur l’histoire des suffragettes. « Tu sais, ma belle, disait-elle souvent, les femmes comme nous, on a le cuir épais. Mais ça ne veut pas dire qu’on doit tout encaisser. » Ces mots me sont revenus en mémoire il y a peu, quand je suis tombée sur un forum en ligne où des hommes – se qualifiant eux-mêmes d’Incels – déversaient leur amertume et leur haine envers les femmes.
Je ne vais pas prétendre que cela ne m’a pas ébranlée. Lire ces propos où notre valeur se réduit à une apparence ou à une soumission supposée, c’est comme recevoir une gifle invisible. Mais si le féminisme m’a appris une chose, c’est que notre valeur en tant que femmes ne dépend jamais du regard des autres. Elle est ancrée en nous, dans nos choix, nos rêves et notre capacité à dire « non ».
Ces mouvements misogynes comme celui des Incels ne sont pas nés de nulle part. Ils s’abreuvent d’une culture patriarcale qui, depuis des siècles, nous enferme dans des cases : trop ceci, pas assez cela. Ils s’appuient sur des stéréotypes éculés pour justifier leur frustration et leur haine. Mais ce qui me révolte le plus, c’est la manière insidieuse dont la société peut parfois alimenter ces discours : des blagues sexistes banalisées à l’idée qu’une femme ambitieuse est forcément « froide » ou « inaccessible ».
Alors, que faire face à cela ? Pour moi, la réponse commence par l’éducation. Enseigner aux jeunes – filles comme garçons – que l’égalité n’est pas une menace mais une richesse. Leur montrer que les émotions ne sont pas une faiblesse et que le respect est une force. Et surtout, les aider à déconstruire ces attentes toxiques qui pèsent tant sur les hommes que sur les femmes.
Je pense aussi aux ressources précieuses qui existent pour celles et ceux qui se sentent isolé·e·s face à cette haine. Des associations féministes aux groupes de soutien en ligne, il y a toujours des mains tendues pour nous rappeler que nous ne sommes pas seules dans ce combat.
Et puis, il y a cette petite voix en moi – celle de cette grand-mère peut-être – qui refuse de céder au désespoir. Parce qu’au-delà de la violence des mots et des idées, je vois tant de femmes et d’hommes se lever pour défendre une société plus juste. Je vois des conversations changer, des mentalités évoluer, même lentement. Et cela me donne l’espoir nécessaire pour continuer à avancer.
Alors non, je refuse de laisser les Incels ou quiconque définir ma place en tant que femme. Je suis ici par choix, par droit et par amour de ce que je suis. Et comme le disait si bien cette grand-mère : « Le cuir épais, oui. Mais le cœur toujours ouvert et fier. »






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