Les petits billets de Letizia

Sexualité Et Adolescence : Les Vérités Que J’aurais Aimées Connaître

Je n’ai pas d’enfants, mais je me souviens de mes treize ans comme d’une époque floue, pleine d’incertitudes et de questionnements. La sexualité, cet immense territoire inconnu, me fascinait autant qu’il me terrifiait. J’aurais aimé qu’on m’en parle autrement qu’en chuchotant, autrement qu’à travers des mises en garde moralisatrices. J’aurais aimé qu’on me dise la vérité, tout simplement.

À l’école, l’éducation sexuelle se résumait à quelques cours sur la reproduction et les infections sexuellement transmissibles. À la maison, c’était le silence. On me répétait de faire attention, sans vraiment m’expliquer à quoi. J’ai grandi avec des idées floues, nourries par des films qui ne montraient qu’une version idéalisée de l’amour et du désir, et par des discussions entre amies où régnaient plus de mythes que de réalités.

J’aurais aimé qu’on me dise que la sexualité, ce n’est pas seulement une question de corps, mais aussi d’émotions, de respect, de communication. Que le désir ne suit pas un mode d’emploi unique et qu’il ne doit jamais être une pression. J’aurais aimé qu’on me parle de consentement autrement que comme d’un simple « oui ou non ». Que l’on m’explique qu’il peut évoluer, qu’il se ressent autant qu’il se dit, et qu’il doit toujours être libre de toute contrainte.

On m’a appris à me méfier, mais pas à me faire confiance. On m’a avertie des dangers, mais on ne m’a pas parlé du plaisir, de la découverte de soi, de l’importance de se sentir bien dans son propre corps avant de le partager avec quelqu’un d’autre. J’aurais aimé entendre que mon corps m’appartient, que mes désirs sont légitimes, que je ne suis pas définie par eux, et que la sexualité ne se résume pas à un acte, mais à un langage qui se construit dans l’échange et l’écoute.

Dans un monde saturé d’images et d’injonctions contradictoires, il est essentiel d’offrir aux adolescent·e·s une éducation sexuelle bienveillante et complète. Il ne suffit pas de parler de préservatifs et de cycles menstruels, il faut aussi aborder les émotions, la diversité des expériences, la pression sociale, le respect des limites et le droit de dire non sans culpabilité.

Il est temps de déconstruire les tabous pour permettre aux jeunes de vivre une sexualité saine et épanouie. L’éducation sexuelle est un outil puissant pour lutter contre les stéréotypes de genre et les violences sexuelles. Elle permet de construire une société où chacun·e peut grandir sans honte ni peur, avec une meilleure estime de soi et une compréhension plus juste des relations humaines.

Alors aujourd’hui, si je pouvais parler à l’adolescente que j’étais, je lui dirais : « Tu as le droit de prendre ton temps. Tu as le droit de ne pas savoir, de poser des questions, d’explorer à ton rythme. Tu n’as pas à correspondre à une norme ou à répondre aux attentes des autres. Ta voix compte, écoute-la. »