Un Câlin Pour Hier, Pour Demain, Pour L’infini
Il y a des jours où le monde semble trop grand, trop bruyant, trop rugueux. Des jours où mon âme se sent en miettes, éparpillée comme des feuilles d’automne balayées par le vent. Puis, il y a ces bras qui se referment autour de moi, un souffle qui rencontre mon cou, une chaleur qui murmure : « Je suis là ». Et, soudain, le chaos s’apaise.
Je me souviens d’un matin d’enfance, où mes joues encore humides de larmes avaient trouvé refuge contre la poitrine de mon institutrice. Ce câlin-là avait fait taire l’orage dans mon cœur. À cet instant précis, la solitude n’existait plus. J’étais de nouveau entière. Les câlins ont ce pouvoir-là : ils recollent les morceaux invisibles de notre être.
Avec les années, j’ai appris que ces étreintes ne viennent pas toujours de ceux qu’on attend. Parfois, c’est une amie qui me serre fort alors que les mots ne suffisent plus. Parfois, c’est un inconnu qui m’offre un sourire, une main posée sur mon bras, un geste infime mais chargé d’humanité. Ces petites ancres nous empêchent de sombrer quand la mer de la vie devient trop agitée.
Dans un monde qui file à toute allure, où l’on se croise plus qu’on ne se rencontre, un câlin est une pause sacrée. Il dit ce que les mots hésitent à formuler. Il est une preuve tangible que nous appartenons à quelque chose de plus grand que nous-mêmes. Car notre peau n’appartient véritablement qu’à celui ou celle qui la fait frissonner. Une main qui presse l’épaule, un bras qui enlace, c’est le langage des âmes.
Je repense souvent à l’enfant que j’étais, timide et rêveuse, celle qui craignait de ne pas être à la hauteur. Aujourd’hui, je voudrais l’embrasser et lui dire : « Tu es suffisante. Tu es aimée. » Et je me serre moi-même dans mes bras, car il n’y a pas d’âge pour apprendre à s’aimer, pour se donner la tendresse que l’on attend des autres.
Un câlin ne change pas le monde, mais il change un instant. Et parfois, un instant suffit pour tout transformer. Il y a, dans ces gestes anodins, une force bien plus grande que nous. Ils réparent, ils soignent, ils rappellent que nous ne sommes jamais vraiment seuls.
Alors, à toi qui lis ces lignes, que ce texte soit une étreinte invisible. Que tu trouves, dans ces mots, la chaleur d’un bras passé autour de tes épaules. Et si personne n’est là pour te serrer fort aujourd’hui, que cela ne t’empêche pas de t’enlacer toi-même. Après tout, nous sommes nos propres refuges avant d’être ceux des autres.







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