Les petits billets de Letizia

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Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

Mijoté Niçois : Quand Le Temps Sent Bon Le Thym Et La Socca

Sous Le Ciel De Nice, La Cuisine Prend Son Temps

Ah, si tu avais senti l’odeur ce jour-là… C’était un dimanche de janvier chez une amie, un de ceux où le vent s’infiltre jusque dans les ruelles du Vieux-Nice, mais où la maison, elle, respire la chaleur. Dans sa cocotte en fonte, un bœuf bourguignon chantait doucement. Pas un concert, non, une berceuse. Ce plat-là, c’est mon grand-père qui me l’a transmis, à coups de souvenirs et de gestes lents dit-elle. Il disait toujours : « Le temps, c’est le meilleur épice. » Et fada si c’est vrai !

En cuisine, on parle souvent d’ingrédients, de techniques, de recettes bien calibrées. Mais, ce qu’on oublie parfois, c’est que la clé, c’est la patience. Le bœuf, il faut qu’il s’imprègne, qu’il se détende, qu’il se raconte. C’est comme les gens, non ? On a besoin de temps pour s’apprivoiser, pour se dire vraiment. Cuisiner, c’est un acte d’amour, un soin qu’on donne à ceux qu’on aime. Ça mijote, ça parfume, ça unit.

Le temps, dans la cuisine méditerranéenne, c’est un ingrédient à part entière. Il y a cette lenteur choisie, ce respect du rythme des choses. Un plat de farcis niçois, une daube, une ratatouille… rien ne se fait dans la précipitation. Et pendant que ça cuit, les souvenirs infusent. Je pense à ma mère de ma famille d’accueil, à ses mains tachées de tomate, à sa voix qui chantait dans la cuisine. Je pense à la socca qu’on allait acheter au Cours Saleya, toute chaude, avec les mamies qui commentaient la cuisson comme un match de foot. Le temps, c’est ça aussi : un lien invisible entre les générations.

Aujourd’hui, on court. On veut des plats en 10 minutes, des applis qui prévoient le menu, des robots qui remuent à notre place. Mais, est-ce qu’on ne perd pas un peu de notre âme en route ? Ralentir, c’est résister. C’est dire non au chrono, oui à la cocotte. Oui aux dimanches où ça sent le laurier, où ça discute autour de la table, où les enfants trempent le pain dans la sauce.

Je sais bien, le temps manque. Le travail, les obligations, les trajets… Mais, parfois, il suffit d’un soir. Un soir où on coupe tout, on met le téléphone en silencieux, et on laisse mijoter. On se retrouve. Parce que cuisiner lentement, c’est une méditation, une manière d’être au monde. Et surtout, d’être près des autres.

Alors, et si on rallumait les fourneaux ? Si on choisissait, ensemble, de remettre du soleil dans nos assiettes et du temps dans nos vies ? Allez, viens, on descend au marché demain matin. On prendra des tomates bien mûres, de l’ail qui pique, et du basilic frais. On parlera recettes, souvenirs, et amour. Parce qu’au fond, la cuisine, c’est un peu tout ça. Une douce résistance. Et un art de vivre à la niçoise.

 


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