Face Au Déracinement Mondial, Je Choisis L’humain
Depuis quelques années, nous vivons une crise qui dépasse largement le domaine économique ou sanitaire. C’est une onde de choc systémique, profonde et durable, qui vient bouleverser nos fondements humains, sociaux, philosophiques. Partout, les repères vacillent, les identités s’effritent, les nations se délitent, et les liens sociaux se distendent. En tant que femme, citoyenne et mère, je ressens intensément cette tension qui s’infiltre dans nos vies, altère nos relations et interroge notre place dans ce monde mouvant.
À travers cet article, je vous propose une plongée intime et engagée dans les impacts humains et sociaux de cette recomposition globale, avec la volonté de dégager, ensemble, des chemins de résilience et de réaffirmation des valeurs qui nous rendent profondément vivants.
Les Bouleversements Des Identités Culturelles
Dans ce tumulte mondialisé, nos identités culturelles ressemblent à des coquilles fragilisées par la tempête. J’ai grandi dans un petit village de montagne où les récits de mes aïeules se mêlaient aux parfums de la terre, des saisons, des fêtes locales. Aujourd’hui, je vois ces récits remplacés par des slogans sans racines, une homogénéisation des pratiques, une culture de la consommation qui remplace celle du lien.
Ce sentiment de dépossession culturelle n’est pas une lubie passéiste : il est étudié. Le sociologue Michel Maffesoli parle d’une « postmodernité tribale » où les appartenances se recomposent face à la dissolution des grands récits (Maffesoli : Le temps des tribus, 1988). Comment rester fidèle à ce que nous sommes tout en accueillant l’altérité sans nous diluer ? C’est là tout l’enjeu.
La Souveraineté Des Nations À L’épreuve
Les décisions cruciales pour nos sociétés se prennent de plus en plus loin de nous – dans des instances opaques, technocratiques, souvent déconnectées du terrain. La crise de la COVID, avec ses injonctions centralisées, l’a cruellement illustré. J’ai vu des communes rurales incapables de gérer leurs besoins locaux, car corsetées par des normes imposées d’en haut.
Préserver la souveraineté, ce n’est pas un repli frileux : c’est une affirmation de l’autonomie, de la démocratie de proximité. Comme le rappelait Pierre Rosanvallon, « la légitimité vient d’en bas » (La contre-démocratie, 2006). Il est vital de repolitiser nos existences, de reprendre la main sur nos choix collectifs.
L’érosion Du Lien Social
Jamais nous n’avons été autant « connectés » et pourtant, jamais nous ne nous sommes sentis aussi seuls. Pendant les confinements, j’ai vu des voisins âgés, isolés, invisibles. C’est en osant frapper à leur porte, en créant des chaînes de solidarité de rue, que j’ai redécouvert la puissance de la proximité humaine.
Les liens sociaux ne survivent pas à la logique du rendement. Ils ont besoin de lenteur, de gratuité, de tendresse. Et ces qualités sont les grandes absentes de notre époque.
Les Valeurs Humaines Fondamentales En Péril
Solidarité, respect, écoute, sens du commun : ces mots sont devenus presque subversifs dans un monde fondé sur la compétition et la rentabilité. L’économiste Amartya Sen nous rappelle pourtant que « le développement, c’est la liberté » (Development as Freedom, 1999) – pas seulement celle de produire, mais celle d’exister dignement.
Quand l’empathie est sacrifiée sur l’autel du profit, c’est l’humanité même qui se dissout. Je crois profondément qu’il nous faut redonner sens à ces valeurs simples, mais essentielles, pour tenir debout dans le chaos.
Pistes Pour Restaurer Et Renforcer Ces Valeurs
Alors que faire ? Cela commence petit. Je connais à un collectif de femmes, « Tisseurs de liens », qui mêle ateliers de cuisine, cercles de parole, et entraide intergénérationnelle. Là, on réapprend à s’écouter, à faire ensemble, à tisser ce qui a été défait.
Je crois aussi à la force des récits. Partager nos histoires, nos doutes, nos émerveillements, c’est déjà résister. Comme l’écrivait Christiane Singer : « Ce n’est pas l’avenir qui nous change, c’est le présent que nous avons le courage de vivre. »
Nous pouvons créer des bulles de résilience, semer des graines de conscience. Et ces graines peuvent, un jour, devenir forêt.
Conclusion
La mondialisation débridée, si elle reste incontrôlée, risque de nous priver de notre humanité. Mais, je suis convaincue que face à cette crise systémique, l’engagement personnel et collectif peut faire renaître une espérance. Ce monde en recomposition est peut-être une chance : celle de refonder un vivre-ensemble plus juste, plus enraciné, plus sensible.
À vous qui me lisez : quel pas ferez-vous, aujourd’hui, pour réparer le monde à votre mesure ?






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