Réflexions Personnelles Sur Une Crise Éducative Profonde Et Les Pistes Pour Retrouver Une École Plus Humaine
Introduction
Plusieurs de mes ami·e·s enseignants m’ont récemment confié leur désarroi face à une profession qu’iels ne reconnaissent plus. Ce n’est pas un désamour de l’enseignement, bien au contraire. C’est l’institution qui vacille, les conditions qui se dégradent, et le sens du métier qui s’effrite. C’est à partir de ces échanges que j’ai pris le temps de lire et de réfléchir à l’article publié sur The Conversation, intitulé Pourquoi tant de difficultés à recruter des enseignants ?, signé par Géraldine Farges et Pierre Périer.
Ce texte m’a profondément interpellée. Il éclaire avec justesse la nature multidimensionnelle de cette crise, et m’a permis de structurer ma propre réflexion autour d’une idée forte : la nécessité d’une revalorisation globale du métier d’enseignant·e.
Une Crise Qui Ne Dit Pas Son Nom
L’article souligne des constats alarmants : le nombre de candidat·e·s aux concours d’enseignement diminue, la proportion de contractuel·le·s augmente (26 % de plus entre 2015 et 2020), et la fonction enseignante perd peu à peu sa valeur symbolique et sociale. Le mal-être n’est plus diffus ; il est structurel.
J’y ai reconnu ce que mes ami·e·s vivent au quotidien : un sentiment d’abandon, une invisibilisation persistante, une fatigue morale qui dépasse largement la salle de classe.
Notre société semble avoir oublié que les enseignant·e·s portent l’avenir entre leurs mains, chaque jour, avec exigence et dévouement.
Comprendre Les Causes Pour Mieux Agir
La perte d’attractivité du métier est souvent expliquée par les salaires peu motivants, mais elle va bien au-delà. Il y a une véritable crise de sens. Les politiques éducatives successives, souvent imposées sans concertation, ont ébranlé la stabilité et la confiance dans l’institution.
Un ami professeur en collège m’a dit récemment : « On ne nous demande plus d’éduquer, mais de survivre ». Cette phrase m’a glacée.
Derrière ces constats, je perçois une rupture : entre les attentes sociales placées sur l’école, et les moyens effectivement accordés pour y répondre. Il ne s’agit pas seulement d’une pénurie, mais d’un épuisement.
La Revalorisation Globale, Une Urgence
L’approche que je défends est triple : réhabiliter la reconnaissance sociale, améliorer les conditions de travail, et reconstruire un dialogue institutionnel sincère.
Sans reconnaissance, les enseignant·e·s se sentent inutiles. Sans meilleures conditions, ils·elles s’épuisent. Sans dialogue, ils·elles se révoltent ou se résignent.
L’un·e de mes proches, agrégé·e passionné·e, a songé à quitter l’Éducation nationale après quinze ans de service, par lassitude plus que par manque de vocation. C’est ce genre d’histoire qui me pousse à écrire.
Revaloriser, c’est dire que leur travail a un sens, une valeur, une place dans la société.
Quand L’Intime Rejoint Le Politique
Je suis profondément attachée à l’éducation. J’ai grandi dans une famille où l’école était synonyme d’émancipation. J’ai aujourd’hui des liens forts avec celles et ceux qui enseignent.
Ce lien personnel me rend encore plus attentive à ce que traversent les enseignant·e·s : la fatigue, mais aussi l’engagement constant, les ressources personnelles qu’ils·elles mobilisent pour rester debout.
Ces voix du terrain sont trop peu entendues dans les débats publics. Pourtant, elles détiennent les clefs de la reconstruction éducative.
Et Maintenant, Que Peut-On Faire ?
Il faut agir, collectivement. Revaloriser le métier n’est pas une option. C’est une responsabilité citoyenne. Cela passe par un regard renouvelé, des politiques plus justes, mais aussi par des gestes simples : écouter, soutenir, valoriser.
L’école est l’affaire de toustes.
En tant que citoyen·ne·s, nous pouvons relayer la parole des enseignant·e·s, participer aux débats éducatifs, et demander plus d’ambition pour notre système scolaire. Enseigner aujourd’hui ne doit plus être un acte de résistance, mais un acte de confiance partagé.
Conclusion
Loin d’être un simple problème de recrutement, cette crise dit beaucoup de notre société, de ce qu’elle valorise, de ce qu’elle laisse de côté.
Je crois à une école émancipatrice, humaniste, à une éducation qui respecte celles et ceux qui la rendent possible.
Et vous, avez-vous aussi dans votre entourage des enseignants concernés par cette réalité ? Partagez vos témoignages, vos pensées… Ensemble, faisons entendre leurs voix.







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