Les petits billets de Letizia

Un blog pour donner à réfléchir, pas pour influencer… #SalesConnes #NousToutes


Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

Quand Les Mots Ne Suffisent Plus

 Réflexions D’une Citoyenne Fatiguée Des Promesses Et Des Discours Bien Ficelés

Pourquoi J’Ai Eu Besoin D’Écrire Cet Article

Il y a des jours où l’on se sent·e simplement fatigué·e, vidé·e, pas par le tumulte du quotidien mais par cette impression sourde d’être relégué·e au rang de spectateur·rice dans sa propre vie citoyenne. J’en suis là. Assise sur mon canapé, tasse de thé à la main, je viens de terminer l’écoute (forcée, je l’avoue) d’un nouveau discours présidentiel. Encore un. J’en attendais peu, j’ai reçu encore moins.

Je ne cherche pas ici à déverser de la colère pour le plaisir. Ce n’est pas un pamphlet à chaud. C’est une réflexion lucide, un peu sarcastique, forcément subjective, sur ce théâtre politique qui rejoue sans cesse le même acte : celui des belles paroles détachées de nos réalités. Parce que, soyons honnêtes, à force de mots bien choisis, on finit par ne plus y croire.

Entre Promesses Et Grand Écran

Le discours en question ? Une vision économique abstraite, truffée de chiffres qui se veulent rassurants mais sonnent creux. Des références à des figures consensuelles – Simone Veil, De Gaulle, Jaurès, comme s’il suffisait d’invoquer les grands noms pour retrouver la grandeur. Et puis, comme bouquet final, une annonce : un référendum pour redonner la parole au peuple. Voilà. Rideau.

Moi, face à tout ça, je n’ai pas applaudi. J’ai soupiré. Longuement. Le genre de soupir qui vient quand on a déjà entendu mille fois la même chose. J’ai préparé une infusion, pas pour me calmer, mais pour accompagner ce besoin impérieux d’écrire. Parce qu’à ce moment précis, j’ai eu l’impression d’assister à une pièce de théâtre bien rodée… sauf que les acteurs oublient qu’on voit le décor s’effondrer.

Communication Ou Hypnose Collective ?

Ce qui me frappe, ce n’est pas tant ce qui est dit, mais comment c’est dit. Un discours poli, calibré, appuyé par une mise en scène millimétrée. Fond blanc, pupitre sobre, ton grave. Un storytelling impeccable. Et pourtant, derrière les belles tournures, une évidence : rien de neuf, rien de concret. Juste un peu de poudre aux yeux, un vernis fragile sur des réalités trop rugueuses pour être niées.

Je me demande souvent si l’on attend encore qu’on nous parle joliment. Ou si, comme moi, beaucoup voudraient simplement qu’on les écoute, qu’on reconnaisse leurs luttes quotidiennes. Le prix du panier de courses qui explose, les transports saturés, les services publics qui s’effilochent. Aucun discours ne peut recouvrir ce bruit de fond.

Le Référendum Comme Cache-Misère

Ah, le fameux référendum. Présenté comme l’outil suprême de démocratie. Mais soyons claires et clairs : à force d’être brandi comme une carotte à chaque crise, cet outil perd de sa substance. Il devient une diversion, une manière de dire « vous avez la parole » sans vraiment vouloir écouter la réponse.

Cette annonce m’a rappelé une discussion récente avec mon père. Il me disait, avec une pointe d’ironie : « La démocratie participative, c’est comme la déco d’un restaurant vide : ça fait joli, mais personne n’y mange vraiment ». Et c’est peut-être ça le cœur du problème : on nous propose un cadre, mais pas le contenu.

Moi, Face À Un Président Qui Me Parle Comme À Une Cliente

Je n’attends plus qu’on me parle comme à une consommatrice de politique. Je ne suis ni une cible marketing, ni un segment électoral. Je suis une citoyenne. J’ai le droit à la complexité, à l’authenticité, à la vérité, même quand elle dérange.

Il y a quelques semaines, devant une énième allocution solennelle, j’ai eu ce moment de flottement. Je me suis dit : « On dirait un épisode de House of Cards ». Mais mal écrit. Et mal joué. Et moi, je ne veux pas être figurante dans une série politique. Je veux des engagements clairs, tenus. Je veux de l’humilité, pas de la mise en scène.

Reconnecter Les Mots Et Les Actes

Ce que je retiens de tout cela, c’est qu’on ne peut plus se contenter de phrases bien tournées. Ce qu’il faut, c’est retisser un lien de confiance, pas avec des effets de manche, mais avec des actes.

Qu’est-ce que j’attends concrètement ? Plus de transparence dans la gestion publique. Des actions locales qui parlent d’elles-mêmes, pas de promesses nationales lointaines. Un dialogue sincère, pas filtré par les impératifs d’image ou les algorithmes.

Et vous ? Qu’est-ce qui vous ferait à nouveau croire en vos représentant·e·s ? Peut-être que le vrai changement commencera par cette question.

Ce Que J’Emporte De Tout Ça

Écrire cet article a été un exutoire. Mais aussi, je l’espère, un acte citoyen. Parce qu’on a beau se sentir seul·e face à ce mur de mots, je suis convaincue que nous sommes nombreuses et nombreux à ressentir ce décalage.

Alors oui, le roi est nu. Il est juste bien éclairé. Et il est peut-être temps qu’on baisse un peu les projecteurs pour mieux voir la scène.

 


En savoir plus sur Les petits billets de Letizia

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Laisser un commentaire