Les petits billets de Letizia

Un blog pour donner à réfléchir, pas pour influencer… #SalesConnes #NousToutes


Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

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Les Marches Des Fiertés Ne Peuvent Et Ne Doivent Pas Suffire

Réflexion Sur Une Mobilisation Qui Gagne À Se Réinventer

Les marches des fiertés me touchent sincèrement. Elles m’émeuvent, m’enthousiasment, me rappellent qu’un espace peut encore exister pour célébrer qui l’on est, librement, collectivement. Pourtant, je ressens le besoin d’interroger leur portée. Non pas pour la remettre en question, mais pour comprendre ce qu’il reste à faire une fois la fête terminée. En tant que femme bisexuelle et engagée pour une société inclusive, je suis convaincue que ces marches ne doivent pas être une fin en soi. Elles méritent d’être prolongées par un engagement plus profond, éducatif et politique, au service d’une égalité durable.

C’est pourquoi je défends une approche fondée sur trois piliers : l’éducation à la diversité dès l’enfance, les réformes légales effectives et l’engagement citoyen au quotidien. Ces axes ne s’opposent pas à la fête, ils en sont le prolongement naturel. Car la visibilité ne suffit pas si elle ne transforme pas les structures.

Une lecture récente m’a rappelé que les marches des fiertés sont avant tout politiques. Elles rendent hommage aux luttes passées, comme les émeutes de Stonewall, et dénoncent les discriminations encore présentes. Elles offrent de la visibilité, de la solidarité, un espace de libération. Mais elles ne changent pas, à elles seules, les réalités du quotidien. La lutte contre les inégalités a besoin de continuité, d’ancrage, de relais.

Cette idée fait profondément écho à mon parcours. Je me souviens d’un atelier scolaire que j’ai accompagné, sur les discriminations. J’y ai vu à quel point les enfants sont réceptifs à la diversité quand on leur donne les bons outils. Ce que l’on apprend jeune façonne notre regard pour longtemps. L’éducation inclusive est donc essentielle pour construire une société plus juste, où chacun·e a sa place.

Mais l’éducation ne suffit pas si elle n’est pas soutenue par un cadre légal clair. Dans de nombreux pays, les droits LGBTQIA+ sont encore menacés, parfois inexistants. Selon ILGA-Europe, seules quelques nations garantissent des protections solides contre les discours de haine. Ce décalage entre symboles et réalité montre qu’il faut aussi des lois fortes, des politiques publiques courageuses, et des actions concrètes.

Au-delà des institutions, le tissu associatif et citoyen joue un rôle crucial. Entre deux marches, il est possible d’agir : organiser des ateliers, interpeller les élu·e·s, créer des espaces de parole. Chacun·e peut contribuer, à son niveau. Pour ma part, je m’efforce de nourrir cette dynamique par l’écriture, le dialogue, la sensibilisation. Ce blog est un moyen de prolonger l’énergie des cortèges dans une parole durable.

Ce qui me plaît dans cette approche, c’est qu’elle est accessible. Elle parle à toutes et à tous. Elle ne demande pas d’être spécialiste, mais simplement d’être concerné·e. Elle fait de la marche un tremplin, pas un aboutissement. Elle rappelle que l’égalité n’est pas une faveur accordée à une minorité, mais un fondement de notre vivre-ensemble.

La fierté, je l’ai compris avec le temps, ne se célèbre pas seulement. Elle se construit, elle s’enseigne, elle s’incarne. Elle demande de la constance, du courage et du soin. C’est pourquoi je continuerai à marcher, mais aussi à écrire, à débattre, à écouter, à agir. Parce que ce combat ne s’arrête jamais vraiment.

Et vous, comment poursuivez-vous ce chemin ? Quels engagements portez-vous pour que la fierté devienne plus qu’un jour, plus qu’un mot, mais une réalité vivante et partagée ?


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