Plaidoyer Pour Une Fiscalité Vraiment Juste
Depuis que j’ai commencé à écrire sur les questions de solidarité, de justice sociale et de modèle économique durable, la question du financement de la protection sociale revient régulièrement dans mes échanges avec les lectrices et lecteurs de mon blog. En tant que citoyenne profondément attachée à une société équitable, je ne peux rester silencieuse face aux propositions qui, sous couvert d’efficacité économique, risquent d’aggraver les fractures sociales. La TVA sociale, qui refait aujourd’hui surface dans les débats, en est un exemple frappant. Derrière cette mesure se cache une logique de transfert du financement de la sécurité sociale des entreprises vers les consommateurs. Une logique qui me semble non seulement injuste, mais dangereuse.
Je crois fermement que d’autres chemins sont possibles. Au lieu d’augmenter une taxe sur la consommation qui touche davantage les ménages modestes, je défends une réforme fondée sur trois piliers essentiels : renforcer la progressivité de notre fiscalité, mieux taxer les grandes entreprises et multinationales, et supprimer les niches fiscales inefficaces qui minent l’équilibre de notre système social. Cette approche, fondée sur la redistribution et la justice contributive, est non seulement plus éthique, elle est aussi économiquement soutenable à moyen terme.
La TVA sociale repose sur une idée simple en apparence : alléger les cotisations patronales pour rendre les entreprises françaises plus compétitives, tout en compensant ce manque à gagner par une hausse de la TVA. Cette hausse toucherait aussi les produits importés, dans une logique de concurrence équitable. Mais l’autre face de cette mesure est moins reluisante. Comme l’a rappelé l’Insee, une augmentation de la TVA est immédiatement répercutée sur les prix à la consommation ([Source]). Et les ménages les plus modestes, qui consacrent la majorité de leur budget à la consommation, sont les plus exposés à cette pression inflationniste.
Ce constat m’inquiète profondément. Cette mesure, en apparence technique, pourrait désolidariser notre système social. Elle fait peser un poids accru sur celles et ceux qui ont déjà le plus de mal à faire face à la hausse des prix. Elle offre aux entreprises un allègement de charges sans réelle garantie d’impact positif sur l’emploi ou les salaires. Elle nourrit l’idée que le social est un coût, et non un bien commun.
Je me souviens d’une conversation avec une amie, infirmière en secteur public, qui me racontait à quel point son pouvoir d’achat avait diminué ces dernières années, malgré des missions de plus en plus exigeantes. Elle n’avait jamais entendu parler de la TVA sociale, mais instinctivement, elle comprenait ce qu’une telle mesure signifierait pour elle : payer plus, pour gagner pareil. Ce genre de témoignage me pousse à penser que nous ne pouvons plus faire comme si la fiscalité était un domaine réservé aux technocrates.
Ma réflexion m’a conduite à imaginer une autre voie. Une fiscalité plus progressive, d’abord, qui fasse davantage contribuer les revenus du capital et les très hauts revenus. Selon l’Institut des politiques publiques ([Source]), les ménages les plus aisés bénéficient encore d’un avantage fiscal significatif sur les revenus du capital. Une contribution renforcée des multinationales, ensuite, à travers une taxation des superprofits et une lutte efficace contre l’optimisation fiscale, comme le propose l’OCDE avec le Pilier 2 ([Source]). Enfin, une révision en profondeur des exonérations de cotisations sociales, dont le coût dépasse 50 milliards d’euros par an selon la Cour des comptes, sans toujours démontrer leur efficacité.
Ce choix s’ancre dans une conviction personnelle : nous devons reconstruire une culture de la contribution juste et du partage des efforts. J’ai vu trop souvent les injustices fiscales miner la confiance dans les institutions. Nous devons repenser la fiscalité comme un outil de cohésion, et non comme un simple levier de compétitivité.
Mon parcours, fait de lectures, d’échanges citoyens et d’engagement associatif, m’a enseigné une chose essentielle : les solutions trop technocratiques échouent souvent à produire du sens. C’est en écoutant les personnes concernées, en croisant les regards, qu’on élabore des politiques vraiment durables. La fiscalité ne peut pas être pensée sans prendre en compte les valeurs que nous voulons défendre ensemble : équité, transparence, solidarité.
En somme, cet article n’est pas seulement un refus de la TVA sociale. C’est un appel à un sursaut collectif. Une réforme fiscale peut être juste, efficace et humaine, si elle part de la réalité vécue des gens. Ce n’est qu’en impliquant les citoyen·ne·s dans cette réflexion que nous construirons une économie vraiment au service du bien commun.
Je continuerai à défendre un modèle social fondé sur la justice et la solidarité. Et je serais ravie de lire vos expériences, vos doutes ou vos idées sur ce sujet fondamental.






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