Les petits billets de Letizia

Un blog pour donner à réfléchir, pas pour influencer… #SalesConnes #NousToutes


Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

, , ,

Transformer En Profondeur L’éducation Au Consentement

Transformer En Profondeur L’éducation Au Consentement

Pour Un Changement Culturel, Éducatif Et Politique Qui Porte Ses Fruits

Je me souviens du malaise de ma nièce quand elle m’a confié que, dans un atelier scolaire sur le consentement, la discussion s’était arrêtée à un simple « oui/non ». À ce moment-là, j’ai compris que le consentement n’est pas un thème isolé : il est traversé par des normes sociales, des récits culturels et des choix politiques qui façonnent ce que nous apprenons, ressentons, vivons. Ce n’est pas seulement un enjeu éducatif, c’est une affaire de société.

Mon analyse s’appuie sur trois axes complémentaires : un changement culturel profond, une éducation structurée et inclusive, un cadre politique cohérent. Mon engagement personnel se nourrit de cette conviction : on ne transforme pas le rapport au consentement sans interroger la culture qui l’entoure ni l’encadrement légal.

L’article que j’ai lu mettait en avant des constats clés : l’inégalité d’accès à une éducation de qualité, les approches culpabilisantes centrées sur les victimes, le poids des normes genrées et culturelles. Ces constats sont essentiels, mais ils appellent une suite : un passage à l’action structuré et coordonné.

J’ai observé à quel point l’éducation ne suffit pas seule. Dans un collège, j’ai entendu un garçon dire qu’il pensait que « non » était un simple écart de langage, parce qu’il n’avait jamais entendu parler de domination, de rapports de force, de pression. Il confondait consentement et bavardage. L’anecdote m’a convaincue : ce que l’on enseigne ne résonne réellement que si on inscrit le consentement dans un cadre de pouvoir et de genre.

Le poids des récits culturels est immense. Comment défaire l’influence de séries, de vidéos, de blagues, souvent imprégnées de domination ou de clichés misogynes ? J’ai vu une amie fatiguée après avoir discuté avec son fils de 13 ans, convaincu qu’une scène violente dans un film était normale. Sans déconstruire ces modèles, l’éducation scolaire reste un petit caillou dans un océan narratif.

Il me semble urgent d’agir politiquement : limiter l’accès des jeunes à la pornographie violente, clarifier le cadre légal autour du consentement, soutenir les associations par un financement stable. Une réforme récente du Code pénal appelle à définir le viol comme l’absence de consentement explicite, ce qui est encourageant . Mais il faut que la loi soit accompagnée d’actions concrètes : équiper la justice, financer des campagnes publiques, réguler les contenus en ligne.

Pourquoi combiner ces trois dimensions ? Parce qu’elles alimentent une dynamique cohérente et puissante. La culture façonne les représentations, l’éducation structure les savoirs et les pratiques, la politique institue des garde-fous et des signaux clairs. Ensemble, ils permettent de passer du constat à la transformation réelle. Cette approche nécessite un engagement collectif : parents, enseignants, institutions, décideurs, médias : chacun·e a un rôle à jouer.

Mon parcours n’a rien d’institutionnel : je ne suis pas intervenante dans les collèges, je suis simplement une femme pour qui le consentement est une chose essentielle, intime, profondément ancrée dans ma vision du respect et des relations humaines. J’ai souvent échangé avec des proches, des adolescent·e·s, des ami·e·s parents, et à chaque fois, j’ai perçu cette confusion persistante entre ce que le mot « consentement » signifie en théorie et ce qu’il implique en pratique. Cela m’a poussée à approfondir le sujet, à croiser des lectures, des témoignages, des analyses, parce que je crois que nous avons collectivement un devoir d’apprentissage, de transmission et de remise en question.

Je conclus en rappelant que l’éducation au consentement est un levier puissant, mais qu’elle ne suffit pas sans les pierres angulaires d’un changement culturel, éducatif et politique. Chacun·e de nous peut interroger les représentations, participer à des ateliers, soutenir des propositions législatives. C’est ainsi que, collectivement, nous pourrons créer une société où le consentement ne soit pas une notion abstraite, mais un principe vécu, respecté, partagé.


En savoir plus sur Les petits billets de Letizia

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Laisser un commentaire