Les petits billets de Letizia

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Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

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Respirer L’Été Sans S’Étouffer

Respirer L’Été Sans S’Étouffer

Ma Réflexion Sur Le Confort Sanitaire Et La Responsabilité Énergétique En Temps De Canicule

L’été n’est plus ce qu’il était. Il suffirait de tendre l’oreille dans les écoles fermées, les hôpitaux saturés ou les maisons de retraite étouffantes pour percevoir une réalité désormais commune : la chaleur tue. Selon Santé publique France, la canicule de 2023 aurait causé plus de « 5 000 décès prématurés », une statistique brutale et pourtant silencieuse ([Source]). En 2025, alors que les températures battent à nouveau des records, la question n’est plus de savoir « si », mais « comment » nous allons vivre dans ce climat déréglé.

Dans ce contexte, le confort sanitaire devient une nécessité. Il ne s’agit pas d’un luxe ou d’un caprice bourgeois, mais bien d’une exigence de dignité. Lorsqu’il fait 42 °C à l’ombre, que les murs des logements sociaux emmagasinent la chaleur jusqu’à la nuit, parler de sobriété peut sembler déplacé. Pourtant, la climatisation généralisée, promue par certain·e·s responsables politiques comme « un droit fondamental », interroge. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) alerte sur son « coût environnemental exponentiel » et ses effets contre-productifs à long terme ([Source]).

Les tensions se cristallisent autour de deux visions. La première, technosolutionniste, privilégie une réponse immédiate, mécanique : climatiser pour survivre. La seconde, plus systémique, propose une réponse structurelle : isoler, végétaliser, réguler. Si la première protège aujourd’hui, elle compromet demain. La seconde est plus lente, mais bâtit une résilience durable. Entre ces deux temporalités, une ligne de crête éthique se dessine, faite de compromis, d’intelligence collective et de justice spatiale.

Ce qui trouble le plus, c’est l’asymétrie des accès. Les centres urbains riches peuvent financer des solutions hybrides ; les zones rurales ou les périphéries paupérisées en sont souvent privées. L’État a bien lancé des plans canicule, mais leur portée reste inégale. Selon Magali Reghezza-Zitt, géographe au Haut Conseil pour le climat, « les politiques d’adaptation sont encore trop déconnectées des réalités sociales » ([Source]). Il en résulte un malaise croissant : celui de vivre dans une société où la chaleur amplifie les fractures, au lieu de les réduire.

Face à cela, une orientation stratégique se dessine : un pacte de confort durable. Cela signifierait investir massivement dans la rénovation thermique des logements anciens, comme le préconise l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE), qui estime que « seulement 1 logement sur 10 bénéficiera d’une rénovation complète d’ici 2030 » si les tendances actuelles se poursuivent ([Source]). Cela impliquerait aussi d’encadrer l’usage de la climatisation, sans l’interdire, mais en exigeant des équipements performants, à faible empreinte.

Reste à mobiliser les imaginaires. Réapprendre à habiter autrement, à vivre avec le vent, l’ombre, les matériaux naturels. Encourager les habitant·e·s, les élu·e·s, les architectes, à concevoir des espaces qui protègent sans nuire. Car il ne suffit plus d’adapter nos corps à la chaleur, il faut adapter nos modes de vie.

Ce chemin est exigeant, mais il est juste. Il place l’humain·e au centre, sans sacrifier la planète. Il suppose de penser le confort non comme une conquête individuelle, mais comme un « bien commun à partager et à préserver ».


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