Quand La Promesse D’un Ciel Protecteur S’efface Sous Le Bruit Des Moteurs De Guerre
Il n’est plus possible de garder le silence lorsque les pinèdes flambent, les villages suffoquent et que les enfants sont réveillé·e·s en pleine nuit par l’odeur de cendres. Tandis que les incendies redoublent de violence dans nos campagnes et nos massifs, un constat glaçant s’impose : « la France n’est pas prête ». Pire, elle a sciemment fait le choix de ne pas l’être.
Ce n’est pas une accusation gratuite. Ce sont les faits. En 2022, Emmanuel Macron promettait le renouvellement complet de la flotte de bombardiers d’eau avec l’achat de nouveaux Canadairs. Il s’agissait d’une réponse tant attendue face à une menace qui n’a rien d’imaginaire : « les mégafeux sont devenus la nouvelle normalité climatique » selon les rapports de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Pourtant, en 2025, seule une poignée d’avions volent encore, leur maintenance compromise, leur efficacité réduite. Pendant ce temps, le gouvernement annonce fièrement l’envoi de Rafales à l’Ukraine, annulant en parallèle une commande de quatre Canadairs supplémentaires. « C’est une décision politique lourde de conséquences », souligne le rapport parlementaire du 2 juillet 2025 ([Source]).
Ce choix stratégique, présenté comme un acte de solidarité internationale, se paie en hectares calcinés et en vies fragilisées ici même, en France. Les communes rurales, les habitant·e·s des zones boisées, les soignant·e·s de terrain savent ce que cela signifie : moins d’avions, c’est plus de danger. C’est un été comme celui de 2022, où 72 000 hectares ont brûlé. Et c’est peut-être pire, car « un seul appareil est aujourd’hui capable de voler sans restriction en cas de départ multiple de feu », selon un témoignage recueilli par Le Monde ([Source]).
Cette situation n’est pas une fatalité, elle résulte de priorités politiques assumées. Face à l’urgence climatique, investir dans des moyens civils et humanitaires devrait aller de soi. Et pourtant, la France retarde la livraison de ses propres avions de secours à 2028, dépend d’un constructeur étranger (De Havilland, Canada), et peine à soutenir ses propres projets industriels comme le Frégate-F100 porté par la jeune entreprise Hynaero, basé à Bordeaux. « Pourquoi miser sur des chasseurs plutôt que sur des protecteurs ? », interroge un collectif d’élus du Sud-Ouest, cité dans France 24 ([Source]).
Ce n’est pas une opposition simpliste entre défense et écologie. C’est une exigence de cohérence et de dignité. On ne peut exiger la confiance des citoyen·ne·s tout en les abandonnant face à des flammes de plus en plus fréquentes. Les choix militaires ont leur place, mais « ils ne doivent pas se faire au détriment de la sécurité intérieure, de la protection de nos forêts, de nos maisons, de nos vies ».
Il devient urgent de repenser l’allocation des ressources. D’accélérer les livraisons de DHC‑515, d’intégrer les collectivités locales aux décisions stratégiques, et surtout de garantir une réponse aérienne permanente, souveraine et réactive. Le feu ne négocie pas. Il avance. Et nous devons choisir : continuer à désarmer nos territoires face à lui, ou affirmer une politique de protection forte, digne, résiliente.







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