Comment Réconcilier Attractivité Durabilité Et Vie Locale En Toute Sérénité
Partager Une Île, C’Est Aussi La Protéger
Chaque été, la Corse attire, éblouit, fascine. Et parfois, elle sature. « 420 000 passager·e·s de croisière ont débarqué à Ajaccio en 2023 », réparti·e·s sur 205 paquebots, générant 27 millions d’euros de retombées économiques et 240 emplois directs ([Source]). Mais à quel prix ? Pollution de l’air, engorgement du centre-ville, dénaturation des paysages : « c’est toute une forme de tourisme qui interroge le lien entre l’humain·e et son environnement ».
Loin d’être un cas isolé, la Corse illustre avec acuité les tensions du surtourisme. « Les îles Lavezzi ont vu s’imposer un quota de 2 000 visiteurs et visiteuses par jour », et plusieurs massifs envisagent des plafonds similaires. Dans cette dynamique, les autorités territoriales essaient de reprendre la main sur la fréquentation, la saisonnalité et la répartition des flux.
Préserver Sans Exclure, Répartir Sans Contraindre
La Corse reste largement dépendante du tourisme, qui représente près de 39 % de son PIB. Pourtant, les retombées ne sont ni équitablement réparties, ni garanties à long terme. Le modèle ultra-concentré sur l’été et sur le littoral menace la biodiversité autant que la cohésion sociale avec un surcout non négligeable pour les autorités locales dû au surdimensionnement des besoins (ordures, stations d’épurations, routes, etc.).
Des signaux faibles apparaissent pourtant. À ce jour, 58 établissements insulaires arborent l’Écolabel européen ([Source]). La démarche Rispettu pousse les hôtels à réduire leur empreinte (eau, déchets, énergie). Les Gîtes de France Corse, en plein essor, incarnent une volonté de renouer avec « l’accueil humain, ancré dans les terroirs et les saisons » ([Source]).
Le démarketing de Porto‑Vecchio, qui vise à éviter la sur-séduction touristique, fait école. En parallèle, des associations comme U Levante ou A Rinascita militent activement pour la préservation des sites sensibles, sans jamais opposer touristes et habitant·e·s.
Vers Un Modèle Durable Et Inclusif
Plutôt qu’une Corse fermée, l’horizon pourrait être celui d’une Corse régulée, respirable, hospitalière, consciente. Cela suppose :
– des quotas intelligents sur les zones surfréquentées (Lavezzi, Scandula, Bonifacio, Calanche) ;
– une offre promue hors saison, valorisant la randonnée, l’artisanat, la culture ;
– une coopération élargie entre acteurs et actrices local·e·s, agences, hébergeurs et hébergeuses et usager·e·s, autour d’un pilotage territorial du tourisme.
Il ne s’agit pas de restreindre mais de repenser. De remettre du sens dans les déplacements. De faire en sorte que « chaque pas sur l’île soit un choix éclairé, respectueux et joyeux ».
Préserver La Corse, C’Est Préserver Un Bien Commun
La Corse n’est ni un décor, ni un produit. Elle est une terre vivante, fragile et précieuse. Un espace où la nature, les humain·e·s, les traditions et les imaginaires se croisent. À travers une stratégie responsable, l’île peut devenir un laboratoire du tourisme du futur, conciliant attractivité, éthique et hospitalité.
« Voyager en Corse demain, ce ne sera pas voir plus, mais vivre mieux ».







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