Les petits billets de Letizia

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Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

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Ma Révolte Face Au Fémo‑Nationalisme De L’Extrême Droite

Ma Révolte Face Au Fémo‑Nationalisme De L’Extrême Droite

Comment La Cause Des Femmes Est Accaparée Pour Alimenter Un Discours Xénophobe

Je soulève d’abord l’importance de défendre une égalité réelle et universelle : je crois profondément qu’un féminisme digne de ce nom doit viser toutes les femmes, sans instrumentalisation ni exclusion. C’est pourquoi je m’intéresse à ce phénomène inquiétant, où des forces identitaires s’emparent des violences faites aux femmes pour justifier une posture anti‑immigration. Mon approche est simple : décrypter cette stratégie afin de préserver la sincérité de nos valeurs.

Les analyses de Sara R. Farris, notamment dans In the Name of Women’s Rights : The Rise of Femonationalism, révèlent comment, depuis les années 2010, des partis comme le RN, la Ligue ou le Parti pour la liberté aux Pays‑Bas ont transformé l’égalité de genre en « arme puissante dans la campagne contre les migrants musulmans » ([Source]), ([Source]). En France, comme l’explique Contretemps, cela se manifeste par une focalisation sur la répression pénale et l’expulsion des étrangers coupables, plutôt qu’une lutte structurante contre les violences ([Source]).

Face à cela, je ressens une alarme. Il me semble que ces discours réactivent une culture du « nous contre eux », où l’« homme musulman » est systématiquement identitaire‑désigné comme agresseur, tandis que la violence domestique, pourtant majoritairement interne aux foyers, est occultée. Je choisis donc d’insister sur ce concept de fémo‑nationalisme, qui révèle une logique idéologique subtile : le recours à un féminisme de façade pour renforcer des politiques xénophobes.

À titre d’exemple, la création d’un collectif comme Némésis, qui affirme vouloir protéger les femmes « de l’impact dangereux de l’immigration sur les femmes occidentales », illustre cette posture manipulatrice. Le Monde rapporte leur usage de banderoles, happenings et discours médiatiques afin de fusionner féminisme et nationalisme identitaire ([Source]). Pire encore, tandis que certaines figures institutionnelles se revendiquent du féminisme, elles prônent des politiques sécuritaires concentrées sur les quartiers populaires souvent racisés.

Ces constats rejoignent mon attachement profond à un féminisme inclusif, qui ne choisit jamais ses bénéficiaires. J’ai moi‑même observé autour de moi des phrases du type « on protège nos filles des barbares », qui m’ont interpellée : pourquoi certains s’astreignent-ils à ce choix sélectif du profil de la victime ? J’y vois la distorsion d’une cause noble, transformée en levier du rejet.

L’enjeu est clair : ne laissons pas l’extrême droite souiller le féminisme. Il nous revient, collectivement, de rester critiques : lire les chiffres (seulement 13 % des mis en cause pour crimes sexuels sont étrangers selon Le Monde) ([Source]), dénoncer les amalgames, et réaffirmer un combat égalitaire, transfrontalier, fondé sur l’éducation, la prévention et la solidarité.

Pour conclure, ce combat passe aussi par nous, lectrices et lecteurs : soyons vigilant·e·s face aux discours qui mélangent protection des femmes et rejet de l’Autre. Agir, c’est affirmer un féminisme qui ne fait aucune concession à la peur ou à la fermeture.


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