Face À La Montée Des Dépenses Militaires Exigées Par L’Otan, Réfléchir À Une France Plus Juste, Solidaire Et En Paix
Je ne peux pas m’empêcher de ressentir un profond malaise lorsqu’on parle d’augmenter massivement le budget militaire, comme cela vient d’être décidé au sommet de l’OTAN. Aujourd’hui, on nous demande de porter les dépenses de défense à « 5 % du PIB ». Cinq pour cent… Un chiffre qui, en apparence, semble technique ou abstrait, mais qui cache en réalité des arbitrages brutaux, des renoncements silencieux et des priorités inversées.
En tant que femme profondément attachée aux valeurs de paix, de justice sociale et de solidarité humaine, je ne peux que questionner ce choix politique. Derrière les discours officiels sur la sécurité ou la dissuasion, ce que j’entends, c’est qu’on va consacrer davantage d’argent public à des outils de guerre, alors que tant de besoins essentiels restent sans réponse : des hôpitaux débordés, des écoles qui manquent de moyens, une jeunesse en quête de repères et une planète en souffrance.
Je comprends les logiques de coopération et d’alliances, je comprends même la peur de se retrouver isolé·e·s face à des menaces extérieures. Mais doit-on vraiment céder à la pression d’un dirigeant étranger qui menace de nous abandonner si nous n’obéissons pas à ses exigences ? Ce n’est pas de la souveraineté, c’est de la soumission. Et ce n’est certainement pas ma vision de la France.
Ce que je retiens de ces annonces, c’est un sentiment d’abandon de l’humain. On veut nous faire croire que la sécurité se construit uniquement par la force militaire. Pourtant, la vraie sécurité, celle qui protège les corps comme les esprits, naît de la justice sociale, de l’accès à l’éducation, de la santé publique, de l’égalité, de la prévention. Ce sont là nos vrais remparts.
Je crois profondément en la capacité des peuples à coopérer sans violence. Ce n’est pas un vœu naïf. C’est une conviction construite sur des siècles d’émancipation collective, sur des luttes qui ont fait reculer l’oppression. Le philosophe Étienne de La Boétie écrivait : « Soyez résolu·e·s à ne plus servir, et vous voilà libre·s ». Cela résonne aujourd’hui avec force.
L’augmentation des dépenses militaires risque aussi de renforcer une dépendance à l’industrie d’armement américaine, alors même que nous parlons d’autonomie stratégique. Où est la cohérence ? Pourquoi ne pas investir ces milliards dans la transition écologique, dans la résilience territoriale, dans une politique d’accueil digne, dans la culture, dans le soin ?
Certain·e·s diront que le monde est dangereux, que la guerre en Ukraine est là pour nous le rappeler. Je n’ignore pas cette réalité. Mais répondre à la violence par plus d’armements, c’est courir le risque d’un engrenage sans fin. Et puis, qui décide de ce que nous redoutons ? Où est le débat démocratique sur ces engagements qui engagent toute une génération ?
Je ne propose pas de recette toute faite, mais une interrogation sincère. Avons-nous réellement besoin d’une France plus armée, ou plutôt d’une France plus juste, plus présente, plus humaine ? Pour moi, c’est dans la deuxième voie que réside l’avenir.
Références utilisées :
– Public Sénat – « Augmentation des dépenses sous la pression de Donald Trump »
– Le Monde – « L’européanisation de l’OTAN »
– IRIS – Débats sur la souveraineté stratégique
– L’insoumission – « Dépenses de défense et soumission à l’OTAN »






