Les petits billets de Letizia

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Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

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Quand Le Plaisir Rencontre L’Écologie

Quand Le Plaisir Rencontre L’Écologie

Vers Une Réinvention Écoresponsable De Nos Objets Intimes

Il y a des objets qu’on cache au fond d’un tiroir, comme des secrets trop brillants pour être exhibés. Les sextoys, par exemple, ont longtemps fait partie de cette famille discrète. Pourtant, aujourd’hui, ils reviennent sur le devant de la scène… non pas par leurs courbes, mais par leur empreinte sur la planète. Et c’est là que mon regard s’est arrêté : comment nos plaisirs intimes pourraient-ils se marier avec une conscience écologique ? L’approche que j’ai choisie est celle d’un fil invisible qui relie nos désirs aux forêts, nos rires aux océans, nos jeux solitaires à l’avenir du monde.

Produits en masse, souvent loin de nos rivages, les sextoys sont des petites machines au sourire discret mais au poids lourd sur l’environnement. Plastiques issus de la pétrochimie, silicones, batteries au lithium : autant de compagnons qui, une fois jetés, deviennent fantômes électroniques dans nos décharges. Leur obsolescence parfois rapide les rapproche des téléphones oubliés, de ces objets que l’on accumule sans savoir comment s’en défaire. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », écrivait Lavoisier. Mais encore faudrait-il accepter de transformer ce qui, jusqu’ici, était frappé du sceau du tabou.

Certain·e·s ont décidé de leur offrir une seconde vie, avec la délicatesse d’un horloger et la rigueur d’un médecin. Nettoyage précis, désinfection par lumière UVC, quarantaine de quarante-huit heures, contrôle minutieux : comme si ces objets passaient par une cure thermale avant de revenir séduire. Je trouve cette idée à la fois poétique et pragmatique : transformer un déchet en promesse, et un tabou en tremplin. Derrière la technique, il y a une audace : redonner de la dignité à des objets trop vite jugés indignes.

Acheter un sextoy de seconde main, c’est un peu comme croiser son ex dans une brocante. L’idée fait sourire, dérange, mais elle interroge surtout la manière dont nous plaquons de la honte sur nos désirs. Pourquoi serait-il moins noble de réemployer un objet intime qu’une chaise ou un téléphone ? Cette démarche me semble précieuse : elle fait éclater une gêne pour en extraire une conversation plus douce, plus libre, où l’on apprend à voir nos désirs comme partie intégrante d’un écosystème.

Il existe aussi des créatrices et créateurs qui sculptent le plaisir dans le bois, comme on taille une flûte ancienne ou une statuette tribale. Ces objets, polis jusqu’à devenir caresse, portent avec eux le parfum des forêts et la tendresse du travail artisanal. Ce ne sont plus seulement des outils, mais de véritables œuvres d’art intimes, dont la durabilité se mesure en décennies plutôt qu’en saisons. Je me plais à imaginer ces jouets comme des morceaux de nature apprivoisée, où la sensualité se mêle au souffle des arbres.

Mais au-delà de la matière, c’est bien notre rapport à la consommation qui est interrogé. Dans un monde qui nous pousse à acheter toujours plus, même nos plaisirs privés deviennent victimes de l’accumulation. Pourquoi ne pas ralentir, prolonger la vie des objets, choisir avec soin au lieu d’accumuler ? Réfléchir à nos pratiques intimes, c’est toucher à quelque chose de beaucoup plus vaste : notre rapport au temps, au désir, à l’attention que nous accordons à ce qui nous entoure.

Ce sujet, au fond, n’est pas seulement une histoire de jouets ou de recyclage. C’est une méditation sur notre façon d’aimer le monde en même temps que nous-mêmes. Si un sextoy peut avoir une seconde vie, pourquoi pas nos habitudes ? Pourquoi pas nos idées ? Je vous invite à y réfléchir, à en discuter, à partager vos expériences, car c’est souvent dans l’intime que se cachent les plus grandes révolutions.

Références utilisées

– Seconde.media (mars 2025) : « Réjouis, la start-up qui révolutionne le sextoy de seconde main »

– Journal du Geek (28 mars 2025) : « Sextech : en France, le reconditionnement des sextoys fait son chemin »

– La Dépêche (2 mai 2024) : « Des sex-toys usagers, reconditionnés et revendus, l’activité singulière d’une entreprise française »

– Reporterre : « Sextoys reconditionnés, en bois… Et si on adoptait le plaisir écolo ? »

– Essence du Plaisir (site officiel)

– Bois d’Extase (blog officiel, 2024)

– Socialter (19 avril 2018) : « La Réjouisserie, des sextoys en bois garantis sans écharde »

– Wikipedia : « Déchets d’équipements électriques et électroniques », « Impact environnemental du numérique »


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