Réflexions personnelles sur les causes, les impacts et les chemins possibles vers plus de respect
Il m’arrive de ressentir que la politesse se fait plus rare dans nos vies quotidiennes. Un simple trajet en transports, une file d’attente ou même un échange en ligne suffisent parfois à révéler des comportements brusques, impatients ou négligents. Est-ce réellement une dégradation de la courtoisie ou seulement une impression, nourrie par la nostalgie d’un passé idéalisé ? Cette question me traverse souvent, car elle touche directement à mes valeurs : le respect mutuel, l’attention portée à l’autre et l’envie d’une société plus apaisée.
Certain·e·s affirment que « c’était mieux avant ». Pourtant, l’histoire montre que chaque époque a dénoncé le manque de respect de la jeunesse ou la dégradation des mœurs. En son temps, Socrate, (470-399 av. J.C), disait : « Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans ».
Cette impression est aussi amplifiée aujourd’hui par les médias et les réseaux sociaux qui rendent virales des scènes d’incivilité. Le moindre accrochage devient visible à grande échelle, donnant le sentiment d’une omniprésence. Ce miroir déformant, s’il accentue la perception négative, reflète toutefois une inquiétude plus profonde : le sentiment d’un lien social fragilisé.
Nos vies modernes pèsent lourdement sur notre manière d’interagir. Les écrans captent notre attention, fragmentent nos échanges et parfois nous coupent des petits gestes de base comme dire bonjour ou sourire. À force de courir d’une urgence à l’autre, la disponibilité pour l’autre s’effrite. J’ai moi-même remarqué combien une journée stressante peut me rendre moins patiente et plus sèche, sans même que je m’en aperçoive. Les crises récentes – sanitaires, économiques, sociales – ont ajouté à cette tension, renforçant la fatigue et l’irritabilité.
Ces comportements ne sont pas sans conséquences. Une remarque sèche ou un geste d’impatience, même isolés, peuvent peser sur l’humeur de la journée. Dans un climat d’incivilité, la confiance s’érode et la coopération devient plus difficile. Ce qui m’interpelle le plus, c’est ce cercle vicieux : recevoir de l’impolitesse augmente la probabilité d’en reproduire. Comme si l’incivilité devenait contagieuse, affaiblissant progressivement notre bien-être collectif.
Pourtant, il est possible de rompre cette spirale. Je crois profondément à la force des gestes simples. Un mot d’excuse, un sourire, un merci sincère peuvent désamorcer des tensions et redonner confiance. Valoriser publiquement ces comportements respectueux – dans les écoles, au travail, dans les transports – crée un effet d’entraînement positif. Je l’ai souvent observé : une attention bienveillante transforme l’ambiance d’une situation, parfois de manière immédiate.
Il me semble également essentiel d’ouvrir un dialogue entre générations. Ce qui paraît naturel à une personne peut sembler impoli à une autre : l’usage du téléphone en public, la manière de s’adresser à quelqu’un, le ton employé. Plutôt que de juger, il est précieux de chercher à comprendre ces différences. Dans ma propre expérience, écouter la perception des plus jeunes m’a permis de relativiser certains agacements et d’apprendre à ajuster mes attentes.
Comme l’écrivait Albert Schweitzer : « L’exemple n’est pas le principal moyen d’influencer les autres, c’est le seul ». Ces mots résonnent profondément avec ma conviction que chaque geste compte. Nous ne pouvons peut-être pas changer l’ensemble de la société en un jour, mais nous pouvons contribuer, chacun·e à notre mesure, à créer une culture quotidienne du respect.
En repensant à tout cela, je retiens une évidence : l’incivilité révèle nos fragilités, mais elle n’est pas une fatalité. C’est à travers des choix conscients, de petites attentions et une écoute sincère que nous pouvons retisser la confiance et redonner sens à la courtoisie. J’aimerais savoir : comment percevez-vous l’évolution de la politesse autour de vous ? Quels gestes ou quelles expériences ont marqué vos journées ? Ensemble, nous pouvons nourrir une réflexion collective et agir, pas à pas, pour une société plus respectueuse et humaine.
Références
– Ipsos / EBRA, Baromètre du lien social 2024
– Fondation de France, Étude Solitudes 2024
– Le Monde, « Les fractures françaises » (2023)
– SNCF Voyageurs, campagne contre les incivilités (2024-2025)
– INRS, prévention des incivilités au travail (2025)
– Arcom, régulation des réseaux sociaux (2025)








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