Une Réflexion Personnelle Sur Les Fractures De Notre Société
Depuis quelque temps, je ressens une inquiétude grandissante en observant l’évolution de notre paysage politique. La montée de l’extrême droite en France n’est pas seulement une affaire de résultats électoraux, c’est aussi un révélateur de nos fragilités collectives. Elle met en lumière des tensions anciennes, mais qui trouvent aujourd’hui une résonance particulière. Si j’ai choisi d’en parler ici, c’est parce que je crois profondément que nous ne pouvons pas rester simples spectateurs et spectatrices de ce bouleversement.
Plutôt que de me perdre dans des chiffres ou dans des débats techniques, j’ai voulu m’appuyer sur des constats essentiels : le rôle du racisme, l’instrumentalisation des difficultés sociales et la manière dont ces éléments transforment le rapport de certain·e·s à la politique. Mon approche reste simple : chercher à comprendre ce que cela dit de nous, dans nos vies quotidiennes, au-delà des grands discours.
Il me semble que trois fils rouges traversent ce phénomène : la peur de l’immigration, le ressentiment économique et le besoin de protection identitaire. Derrière ces thèmes, se jouent des histoires humaines, parfois douloureuses, faites de désillusions et de colères. Mais ce qui m’interroge surtout, ce sont les contradictions que j’observe : des électeurs et électrices réclament à la fois plus de protection sociale et une politique de fermeture vis-à-vis de l’autre.
Dans mon entourage, j’ai déjà entendu ce mélange de discours : d’un côté la revendication légitime d’un emploi digne et d’une vie plus stable, de l’autre une méfiance à l’égard de celles et ceux perçu·e·s comme différent·e·s. Ces paroles traduisent un désarroi réel, mais elles montrent aussi comment l’extrême droite réussit à canaliser ces inquiétudes en leur donnant une cible. Cette mécanique me fait penser aux mots d’Albert Camus : « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur du monde ». Nommer la crise sociale uniquement à travers l’immigration, c’est détourner la souffrance de ses causes profondes.
Au quotidien, je constate que ce glissement se nourrit d’un climat général : perte de confiance dans les institutions, sentiment d’abandon dans certains territoires, impression que les élites ne comprennent plus la vie réelle. Là où des réponses structurelles devraient être proposées, c’est souvent la peur et la défiance qui prennent le dessus.
Face à ce constat, je me raccroche à mes valeurs : la conviction que la justice sociale ne doit pas être conditionnelle, et que l’inclusion est une force. Croire en une société plus juste, c’est aussi refuser de céder à l’idée que le progrès ne peut se faire qu’au détriment de l’autre. Ces repères m’aident à nuancer les discours ambiants et à envisager des solutions qui rassemblent plutôt qu’elles n’opposent.
Ce sujet ne se réduit donc pas à un affrontement politique. Il touche à la manière dont nous acceptons – ou non – de faire communauté. Il interroge la façon dont nous partageons nos ressources et nos récits collectifs. Et il ouvre une réflexion : comment réinventer un langage politique capable de parler à celles et ceux qui se sentent oublié·e·s, sans jamais céder à la stigmatisation ?
Je crois que les réponses passent par deux niveaux : des politiques publiques ambitieuses qui redonnent de la dignité (emploi, services publics, redistribution) et des gestes du quotidien, comme le dialogue, l’écoute, la résistance aux simplifications qui divisent. Rien n’est simple, mais chaque pas vers une parole plus juste et une solidarité plus forte compte.
En résumé, ce que je retiens est double : la montée de l’extrême droite dit quelque chose de nos peurs collectives, mais elle nous rappelle aussi l’urgence de tenir bon sur nos valeurs. Refuser la banalisation du racisme, réaffirmer la solidarité et retrouver confiance dans le commun : voilà trois clés que je crois indispensables. Et si nous en discutions ensemble : qu’observez-vous, vous, dans vos propres expériences face à ces bouleversements ?
Références utilisées
– CNCDH, rapport annuel 2024 sur le racisme et l’antisémitisme (juin 2025)
– Analyses de Sciences Po CEVIPOF sur les comportements électoraux (2024)
– Notes de la Fondation Jean-Jaurès sur le RN et les contradictions de son programme social (juin 2024)
– Articles de presse (Le Monde, Politis, France Culture, 2024–2025)







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