Les petits billets de Letizia

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Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

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Monogamie Vs Non-Monogamie

Monogamie Vs Non-Monogamie

Réflexion Intime Sur La Liberté D’aimer

Déconstruire Les Mythes Et Repenser Les Modèles Relationnels

Et si la monogamie n’était pas la recette secrète du bonheur amoureux ? Cette idée, qui semble presque subversive dans un pays où le couple monogame reste la norme implicite, mérite pourtant d’être questionnée. En découvrant récemment une méta-analyse internationale qui montre que les personnes en relations consensuellement non monogames connaissent des niveaux de satisfaction relationnelle et sexuelle comparables à celles en couple monogame, je me suis demandé·e : pourquoi ce « mythe de la supériorité de la monogamie » est-il si ancré dans nos esprits ?

En France, l’histoire et les institutions ont longtemps sacralisé le couple monogame comme pilier social. Pourtant, les pratiques évoluent. La dernière grande enquête nationale sur la sexualité met en lumière la diversité croissante des trajectoires affectives et sexuelles. Derrière les statistiques, on retrouve des vies multiples : des personnes qui s’épanouissent dans un mariage exclusif, d’autres qui trouvent leur équilibre dans un couple ouvert ou encore dans des relations polyamoureuses. Ces choix ne s’excluent pas, ils se complètent dans une mosaïque relationnelle que notre société commence à peine à reconnaître.

Ce que révèlent les recherches récentes, c’est que la clé de la satisfaction ne réside pas tant dans le modèle choisi que dans la qualité de la communication, le consentement et la négociation entre partenaires. Des personnes en relation polyamoureuse racontent que la jalousie, loin d’être niée, devient l’objet d’un travail collectif, une occasion de grandir ensemble. À l’inverse, des couples monogames insistent sur la sécurité émotionnelle que leur apporte l’exclusivité. Dans les deux cas, ce qui compte, c’est la sincérité de la démarche et l’alignement avec ses propres valeurs. Comme le disait Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme : on le devient ». On pourrait dire aussi que l’on ne naît pas monogame ou polyamoureux·se : on le devient, selon ses rencontres, ses expériences et sa liberté intérieure.

Pourtant, le poids du regard social est immense. Les personnes en relations non monogames se heurtent souvent à une stigmatisation tenace. Leur choix est perçu comme une menace pour l’ordre établi, parfois même comme une immaturité affective. Ce décalage entre les expériences vécues et les jugements extérieurs peut générer de la culpabilité, de l’isolement et un accès limité aux soins ou aux espaces institutionnels. J’y vois une injustice profonde : pourquoi une personne devrait-elle se justifier davantage de ses choix relationnels simplement parce qu’ils ne correspondent pas au modèle dominant ?

Bien sûr, il serait naïf de conclure que toutes les relations non monogames sont harmonieuses, tout comme il serait trompeur d’affirmer que la monogamie garantit l’épanouissement. Les études elles-mêmes présentent des limites : elles reposent sur des questionnaires auto-déclarés, elles se concentrent souvent sur des échantillons occidentaux et ne distinguent pas toujours les nuances entre polyamour, couple libre ou échangisme. Ces précautions sont essentielles pour éviter de transformer un mythe en un autre.

Mais si l’on dépasse ces limites, un constat s’impose : la véritable richesse se trouve dans la pluralité des modèles relationnels. Plutôt que d’opposer monogamie et non-monogamie, je crois qu’il faut apprendre à les penser ensemble, dans un même espace de légitimité. Chacun·e doit pouvoir choisir en conscience, sans peur du jugement ni contrainte sociale. Cette liberté suppose une évolution des mentalités, mais aussi des institutions : reconnaissance des familles non conventionnelles, formation des professionnel·le·s de santé, accompagnement adapté aux divers parcours amoureux.

Lorsque je relis mes propres expériences et celles de mes proches, je réalise que la question n’est pas « quel modèle est supérieur ? », mais « comment construire une relation où je me sens respecté·e, libre et épanoui·e ? ». Et c’est peut-être là la véritable révolution : comprendre que la fidélité n’est pas seulement l’exclusivité sexuelle, mais la fidélité à soi-même, à ses valeurs et à l’accord établi avec ses partenaires.

Références utilisées

– Inserm-ANRS, « Premiers résultats de l’enquête CSF-2023 », 13 novembre 2024

– Le Monde, « Polyamour, couples ouverts : récits d’une génération qui bouscule les normes », mai 2025

– Futura-Sciences, « La supériorité de la monogamie remise en question », 18 juin 2025


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