Les petits billets de Letizia

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Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

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L’Énigme Des Milliards Invisibles

L’Énigme Des Milliards Invisibles

Pourquoi l’argent public échappe à la transparence en France ?

Quand L’État Subventionne Sans Comptes Ni Contreparties

Comment accepter que des milliards d’euros filent chaque année des caisses publiques vers les entreprises sans que nous sachions précisément où, pourquoi et avec quels résultats ? Comment tolérer que la France consacre davantage à ces aides qu’à ses hôpitaux ou à ses écoles, sans même un tableau de bord digne de ce nom ? Je me pose cette question avec colère, car il ne s’agit pas de quelques millions mal alloués, mais de « 270 milliards évoqués », « 211 milliards admis par le Sénat », ou encore « 112 milliards calculés par France Stratégie ». Ces écarts vertigineux suffisent à révéler l’absurdité d’un système qui s’est transformé en labyrinthe bureaucratique.

Je ne parle pas d’un débat technique réservé aux économistes. Je parle d’un enjeu démocratique fondamental : comment faire confiance à l’État quand il distribue sans contrôle ? La commission d’enquête du Sénat a osé le dire : « il faut un choc de transparence ». Des milliers de dispositifs empilés, des dépenses fiscales opaques, des exonérations sociales devenues automatiques : tout cela se déverse dans un brouillard où l’argent public se dissout. Et pendant ce temps, on nous explique qu’il faut serrer les budgets de nos hôpitaux, de nos universités, de nos services publics essentiels. Quelle ironie cruelle.

Je m’indigne aussi parce que les promesses ne tiennent pas. Ces aides sont censées stimuler l’innovation, renforcer la compétitivité, créer de l’emploi. Mais les évaluations sérieuses montrent souvent autre chose : des marges restaurées, des dividendes confortés, une répartition inégalitaire entre grandes firmes et petites structures. Peut-on encore croire que l’argent public arrose justement celleux qui innovent, qui embauchent, qui prennent des risques ? Ou faut-il admettre que les mêmes champions déjà dominants captent toujours plus de ressources, au détriment de la vitalité économique et sociale du pays ?

Je refuse que cette générosité devienne synonyme de passivité. Nous avons le droit d’exiger des contreparties claires : maintien de l’emploi, plafonnement des dividendes, investissement dans la transition écologique. L’État dispose d’un levier colossal, mais il l’utilise comme un robinet sans filtre. « Aides publiques » ne doit plus rimer avec « cadeaux privés ». Je plaide pour une règle simple : chaque euro donné doit être justifié, traçable, et conditionné à des résultats mesurables. Sinon, il doit être restitué.

On me rétorquera que la France n’est pas seule à subventionner ses entreprises. Certes. Mais est-ce un motif suffisant pour accepter un système obscur ? L’Europe impose déjà des règles de suivi, d’autres pays publient des rapports clairs et synthétiques. Pourquoi la France, patrie qui se targue de la raison et de la transparence, persiste-t-elle à entretenir ce brouillard ?

Alors j’interroge, avec gravité et colère : combien de temps allons-nous supporter ce scandale démocratique ? Combien de temps allons-nous accepter que nos impôts nourrissent un système sans contrôle ? J’exige que l’on sorte de l’opacité. Un tableau de bord public, des évaluations régulières, des conditionnalités sociales et écologiques. Rien de moins. Car l’argent public n’appartient ni aux ministres ni aux actionnaires : il nous appartient, collectivement. Et il est temps de le rappeler haut et fort.

Références principales

— Rapport de la commission d’enquête du Sénat, 1er juillet 2025

— Note de France Stratégie, 17 juillet 2025

— Rapport de l’Inspection générale des finances, 14 mars 2024

— Cour des comptes, rapport thématique sur les aides aux entreprises, 2024


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