Les petits billets de Letizia

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Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

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Crise Française : Le Pouvoir Qui Vacille

Crise Française : Le Pouvoir Qui Vacille

Quand Le Palais De L’Élysée Devient Une Tour De Verre

L’Arrogance Du Silence Présidentiel

J’en ai assez de ce théâtre d’ombres qu’on appelle encore « politique ». Assez de ces ministres éphémères qui défilent comme des figurant·e·s d’une pièce absurde, pendant que le pays s’enfonce dans un brouillard institutionnel. En un an, la France a connu plus de gouvernements que de saisons. Et pourtant, rien ne change. À l’Élysée, Emmanuel Macron contemple le désordre qu’il a semé, persuadé qu’il peut encore en contrôler les retombées. « Je décide, donc la République existe », semble-t-il murmurer derrière ses murs dorés.

Mais la République, aujourd’hui, tremble. Le limogeage en cascade des ministres, la nomination précipitée de Bruno Le Maire au ministère des Armées, puis sa demande d’être déchargé des « affaires courantes »… tout cela dévoile un pouvoir en apnée. Une droite fracturée, une gauche divisée, et au centre, un président qui joue à l’équilibriste sur un fil de plus en plus mince. Ce fil, c’est la confiance du peuple. Et il s’effiloche.

« Dissoudre pour gouverner, gouverner pour durer » : voilà le paradoxe macronien. Depuis la dissolution de 2024, le pays vit dans une semi-paralysie démocratique. L’Assemblée, éclatée en trois blocs irréconciliables, ressemble à un champ de ruines institutionnelles. Chaque loi devient un combat, chaque vote une loterie. Emmanuel Macron, en stratège solitaire, a cru qu’il pouvait briser les partis et régner sur leurs décombres. Il n’a réussi qu’à fracturer la démocratie.

Pendant ce temps, la réforme des retraites hante toujours les couloirs du pouvoir. Suspendre ? Maintenir ? Reculer ? Chacune de ces options est une bombe à retardement. On nous dit que la remettre en cause coûterait trop cher. Mais à force de tout calculer, on a oublié le prix du consentement social. Cette réforme, c’est le symbole d’un mépris : celui d’un pouvoir qui parle d’équilibre budgétaire alors que le pays réclame simplement justice.

Et que dire de cette opacité morale qui ronge les institutions ? Ces ministres de passage, grassement indemnisé·e·s pour quelques jours d’exercice, ces déclarations de patrimoine publiées au compte-gouttes… Tout cela nourrit une colère froide. Comment croire encore à la sincérité d’un gouvernement qui se cache derrière des bilans comptables et des sourires ministériels ? La transparence n’est plus une vertu, c’est un slogan creux, répété pour conjurer le soupçon.

Je regarde ce système comme on contemple un édifice fissuré. La Ve République, autrefois colonne vertébrale du pays, devient une forteresse craquelée. Trop présidentialiste pour respirer, trop verrouillée pour évoluer. On nous parle de « responsabilité », de « stabilité », de « continuité ». Des mots vides, brandis comme des totems par des dirigeant·e·s qui confondent autorité et surdité.

Alors oui, il est temps de dire les choses : la France ne souffre pas d’un manque de chef·fe·s, mais d’un excès d’ego. Le pouvoir ne sait plus écouter, il ne sait plus apprendre. Il s’accroche à des rituels usés, à des institutions qu’il fétichise au lieu de les réinventer. Pendant ce temps, le peuple regarde ailleurs. Et peut-être, pour la première fois depuis longtemps, il a raison.

Ce pays n’a pas besoin d’une dissolution de plus, mais d’une renaissance politique. Non pas dans les salons de la République, mais dans la rue, dans les assemblées citoyennes, dans la parole retrouvée de celleux qu’on n’entend plus. Car si la démocratie est malade, c’est d’avoir trop longtemps été confisquée par ceux qui prétendaient la sauver.


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