Des Modèles Américains Aux Politiques Françaises : Le Transfert D’une Idéologie
De La Science Menacée À La Mobilisation Citoyenne : Agir Pour La Nature Et L’équité
Je crois profondément que défendre la biodiversité revient à défendre notre dignité partagée – celle des humains, des écosystèmes, des générations futures. C’est pourquoi j’ai choisi d’examiner comment les idéologies climato-sceptiques, très visibles aux États-Unis sous l’ère Donald Trump, trouvent un écho en France, dans les politiques environnementales, dans la dérégulation, dans la mise à mal de la science et à travers les intérêts des grandes entreprises pétrolières. Mon approche consiste à montrer les effets concrets de ces dynamiques sur notre territoire, d’analyser les logiques de pouvoir mises en œuvre et d’esquisser les voies d’une mobilisation citoyenne et scientifique.
Tout d’abord, il convient de rappeler que le scepticisme climatique n’est pas un mythe marginal. Une enquête récente montre que plus de 10 000 comptes actifs sur Twitter en France diffusent depuis 2022 des discours de « dénégation », visant à ralentir la transmission du savoir scientifique et à justifier l’inaction. Cela révèle la persistance d’un malaise démocratique : même face à l’accélération des impacts climatiques, le relativisme se propage. En parallèle, en France, un article estime que « les régressions autour de la biodiversité… suivent une pente similaire » aux reculs observés aux États-Unis. Cela fournit un angle d’analyse : la France n’est pas immunisée.
Sur la dimension transatlantique, l’administration Trump avait, selon ce même article, interdit l’usage du mot « climat » dans certains programmes de recherche, favorisant ainsi une « fabrique du doute ». Ce type de stratégie montre comment une idéologie productiviste, alliée au secteur des hydrocarbures, peut subordonner la science et saper les normes réglementaires. En France, cette influence se manifeste par une rhétorique dé-normative, une volonté de « simplifier » la vie des entreprises en affaiblissant les protections environnementales.
Le rôle des entreprises pétrolières apparaît central. Elles mènent non seulement des stratégies de lobbying et de green-washing mais aussi contribuent à freiner les recherches scientifiques et à affaiblir la réglementation. Comme le souligne un article : « la disparition de la biodiversité devrait donner des insomnies aux dirigeants de toutes les entreprises de l’agroalimentaire », mais dans les faits, les dispositifs restent centrés sur le carbone plutôt que sur la nature vivante. Cette déconnexion explique pourquoi l’enjeu biodiversité demeure trop souvent périphérique dans le débat politique.
En France, le productivisme prend des formes spécifiques : même sans être un des géants du pétrole, le pays a autorisé récemment de nouveaux forages dans des zones comme la Seine-et-Marne ou la Gironde. Ce paradoxe est révélateur : un modèle qui proclame la transition écologique mais qui autorise simultanément l’exploitation accrue d’hydrocarbures. Les conséquences sur la biodiversité nationale sont tangibles : fragmentation des habitats, perte de continuités écologiques (comme celles portées par la Trame Verte et Bleue), et faiblesse des investissements publics : un rapport de la Commission européenne place la France en tête des déficits d’investissement environnemental en Europe (– 21,1 milliards € annuels). Cela montre que l’idéologie productiviste ne touche pas seulement le secteur fossile mais traverse nos politiques publiques.
Et pourtant, la mobilisation citoyenne et scientifique reste notre plus forte lueur. Comme le soulignent des observateurs, contester la régulation, affirmer le droit à la recherche libre et soutenir l’indépendance des expert·e·s sont autant d’actions que nous pouvons encourager. La citation de Naomi Oreskes « Science Is Not About Opinion. It Is About Evidence ». renforce cette idée qu’il ne s’agit pas d’un débat d’opinion mais d’un combat pour des faits et des savoirs. Le soutien à la transparence du lobbying, l’appui à des études sur l’impact biodiversité (par exemple l’empreinte biodiversité des entreprises), ou encore la participation à des initiatives locales (création de corridors écologiques, restauration de milieux naturels) sont autant de leviers pour agir.
En conclusion, je maintiens que ce combat n’est pas utopique mais urgent et profondément politique. Il ne s’agit pas seulement de « penser global » mais d’agir localement, avec lucidité et détermination. Nous avons vu comment des idéologies importées pouvaient fragiliser la recherche, affaiblir les normes, et mettre en péril notre biodiversité. Nous avons aussi constaté que la France, malgré ses beaux discours, affiche des contradictions majeures. Mais nous savons aussi que chaque citoyen·ne, chaque chercheur·se, chaque collectivité peut être un·e agent·e de résistance. Je vous invite à explorer : quelles actions concrètes pouvez-vous mener aujourd’hui ? Quel rôle souhaitez-vous jouer dans ce mouvement de préservation et de vérité ? Ce n’est pas seulement un enjeu écologique, c’est un enjeu de justice, de science, de démocratie. Réfléchir, agir, partager sont nos armes.
Sources principales :
- Aude Carreric, Stéphanie Mariette, « La biodiversité, cible favorite des droites françaises ? », 21 octobre 2025.
- Stéphane Foucart, « Even if the ocean were to boil, climate scepticism would persist… », 22 avril 2025.
- David Chavalarias et al., « Investigating climate sceptics’ disinformation strategy on Twitter », 13 mars 2023.
- Droits environnementaux et sociaux : le grand démantèlement », 13 juin 2025.







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