Mon Cri Contre L’Ordinaire De La Honte
Ma Révolte Face À L’Indifférence
Ils ricanent. Encore. Toujours. Dès qu’une femme s’avance vers le pouvoir, la meute se déchaîne. Leurs mots sont des pierres. Leurs sourires, des gifles. Et pendant qu’ils bavent leur mépris sur les plateaux et les réseaux, ils croient défendre une virilité éteinte. Quelle illusion pathétique ! Derrière chaque insulte se cache la panique : celle de voir une femme prendre la parole, brandir un projet, oser dire « je », sans trembler.
Je les entends déjà, ces gardiens d’un ordre à bout de souffle, souffler à demi-mots : Ce n’est qu’une blague. Non, ce n’est pas une blague. C’est une blessure répétée, une tradition d’humiliation. Le sexisme politique n’est pas une erreur de langage, c’est une stratégie. Une arme. Un poison lent qui ronge la République au cœur même de ses valeurs.
On voudrait croire que la France de 2025 a tourné la page. Qu’après tant de lois, tant de discours, la dignité des femmes serait une évidence. Quelle naïveté ! Rien n’a changé, ou si peu. Car il suffit qu’une candidate s’avance, qu’elle parle de justice ou d’écologie, pour qu’on la renvoie à son corps, à sa jupe, à ses prétendus charmes. La politique, ce champ de bataille où la compétence féminine dérange encore les médiocres.
Le sexisme, c’est l’art sournois de réduire. Réduire une pensée à une silhouette, un engagement à un fantasme. Réduire l’avenir au passé. Et quand l’insulte fuse, la société détourne les yeux, les médias s’amusent, les partis se taisent. L’ironie devient complice, le silence devient faute. Il est temps de nommer les choses : c’est la lâcheté qui règne, pas l’humour.
Le pouvoir, lorsqu’il est féminin, devient subversif. Il dérange, il bouscule, il effraie. Ces attaques ne sont pas le fruit du hasard, mais le reflet d’une peur ancestrale : celle de voir les femmes s’émanciper du rôle décoratif où on les a confinées. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait »,écrivait Mark Twain. Elles, elles le savent, et elles le font quand même. C’est cela, le courage. Celui de marcher dans la tempête sans renier sa voix.
Mais la responsabilité ne s’arrête pas aux bourreaux. Les médias ont un rôle à jouer. Quand ils relaient le scandale sans le condamner, quand ils transforment la haine en spectacle, ils nourrissent le monstre. Chaque mot a un poids. Chaque titre malveillant est une gifle supplémentaire. (J’ai lu un jour un commentaire sous une tribune : « Qu’elle retourne à ses casseroles ». Ce jour-là, j’ai compris : la misogynie n’a jamais disparu, elle a simplement changé de costume.)
Résister, c’est refuser la banalité du mépris. C’est rappeler que la politique n’est pas un terrain de domination mais un lieu de construction collective. Défendre les femmes, c’est défendre la démocratie elle-même. Car quand on attaque une femme pour ce qu’elle est, on attaque le principe même d’égalité. Et quand la République tolère le sexisme, elle trahit son propre serment.
Je rêve d’un espace public où la compétence l’emporte sur la condescendance, où la parole féminine cesse d’être un défi, pour redevenir une évidence. Oui, le sexisme est une résistance au changement ; mais le changement viendra. Il est déjà en marche, porté par toutes celleux qui refusent la peur, qui parlent, qui s’indignent, qui écrivent.
Parce qu’au fond, ce combat n’est pas celui d’un genre contre un autre : c’est celui de la lumière contre l’ombre, de la dignité contre la bassesse. La liberté des femmes fera vaciller le monde, mais pour le rendre plus humain.
Références
- Étude sur la persistance du sexisme politique en France, 2024
- Rapport du Haut Conseil à l’Égalité, 2023
- Analyse sociologique du sexisme médiatique, 2022
- Tribune sur la responsabilité politique dans les discours publics, 2025







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