Les petits billets de Letizia

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Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

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Jeunesse Européenne Et Néofascisme

Jeunesse Européenne Et Néofascisme

Comprendre Une Dérive Inquiétante Pour Mieux Agir

Comment Préserver Les Valeurs Démocratiques

L’Europe contemporaine traverse une période de profonde mutation. Dans un contexte d’incertitude économique, de désinformation numérique et de perte de repères politiques, une partie de la jeunesse se tourne vers des idéologies autoritaires. Ce phénomène, souvent qualifié de néofasciste, interroge à la fois nos sociétés, nos institutions et notre conception même de la démocratie. Comprendre cette dérive n’est pas un exercice de jugement, mais une nécessité pour agir avec lucidité et responsabilité.

D’abord, il convient de s’interroger sur les causes de cette attirance. La précarité économique et sociale demeure un facteur central. Les jeunes Européen·ne·s font face à un chômage persistant, à la difficulté d’accéder à un logement stable et à la crainte d’un avenir incertain. Dans ce vide, les discours simplistes et identitaires apparaissent séduisants, car ils offrent une explication claire à un monde complexe. Les partis d’extrême droite exploitent ces frustrations en promettant une restauration de la grandeur nationale, souvent au détriment de la solidarité et de la diversité.

Ensuite, les réseaux sociaux jouent un rôle déterminant dans la diffusion de ces idées. Leurs algorithmes, conçus pour maximiser l’engagement, privilégient les contenus émotionnels, polarisants et parfois violents. Ainsi, des discours extrémistes gagnent en visibilité, notamment auprès des jeunes en quête d’identité. L’écran devient un terrain fertile pour la radicalisation, un lieu où les images héroïques et les récits d’appartenance remplacent l’esprit critique. En ce sens, on peut dire que l’algorithme agit comme un militant involontaire, amplifiant des discours qui nourrissent la peur et le rejet.

Mais au-delà du numérique, cette radicalisation s’ancre aussi dans une recherche de communauté et de force collective. Certains groupes néofascistes cultivent un imaginaire viril et guerrier, valorisant la discipline et la loyauté. Ce mythe du groupe protecteur séduit une jeunesse parfois désorientée, en quête de repères et d’action. Pourtant, cette fraternité apparente masque une logique d’exclusion. Derrière les slogans de solidarité nationale, on trouve souvent la haine de l’autre, la méfiance envers les minorités et la nostalgie d’un passé idéalisé. Comme l’affirmait Albert Einstein, « Le nationalisme est une maladie infantile. C’est la rougeole de l’humanité ». Cette phrase résonne aujourd’hui comme un avertissement.

Par conséquent, cette dérive révèle une crise plus profonde : celle de la confiance sociale. Beaucoup de jeunes ne se reconnaissent plus dans les institutions démocratiques, perçues comme éloignées de leurs réalités. Ce désenchantement s’accompagne d’un déficit d’éducation civique et médiatique, qui fragilise la capacité à distinguer le vrai du faux, la critique du complot. Pour restaurer cette confiance, il devient essentiel de recréer des espaces de dialogue, où la parole circule librement, sans crainte ni stigmatisation. Les écoles, les associations et les médias indépendants ont ici un rôle fondamental à jouer.

Cependant, il serait réducteur de ne voir dans cette jeunesse qu’une menace ou une victime. Elle incarne aussi un formidable potentiel de changement. De nombreuses initiatives citoyennes émergent à travers l’Europe pour promouvoir l’esprit critique, la tolérance et la participation démocratique. Des projets éducatifs et culturels invitent les jeunes à débattre, créer et comprendre le monde plutôt qu’à le fuir. Réapprendre à s’écouter, à coopérer et à agir ensemble représente peut-être la meilleure réponse à la tentation autoritaire.

En somme, la montée du néofascisme parmi la jeunesse européenne ne doit pas être interprétée comme une fatalité. Elle nous oblige à réfléchir aux fondements de nos sociétés : la justice sociale, la dignité et la solidarité. Restaurer ces valeurs, c’est redonner confiance à une génération qui doute. Et si, au lieu de se replier sur la peur, elle choisissait la voie de la connaissance et de l’engagement collectif ? Car c’est bien dans la lumière de la compréhension que se forge la démocratie de demain.

Références

  1. Jeunesse et radicalisation en Europe, 2023
  2. Les réseaux sociaux et la formation des opinions politiques, 2022
  3. État des droites radicales en Europe, 2024
  4. L’éducation civique à l’ère numérique, 2021

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