Les petits billets de Letizia

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Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

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Le Mystère De La Supériorité Immunitaire Féminine

Le Mystère De La Supériorité Immunitaire Féminine

Une Force Qui Traverse Les Époques

Analyse des Facteurs Génétiques, Hormonaux et Évolutifs Derrière la Supériorité Immunitaire Féminine

J’écris cet article parce que « La supériorité masculine » continue parfois d’être avancée comme une évidence culturelle, alors même que la biologie raconte une histoire bien différente. En observant la manière dont les femmes et les personnes assignées femmes à la naissance traversent les crises sanitaires, vieillissent ou répondent aux traitements, je suis frappée par une force silencieuse, inscrite au cœur même de nos cellules. Depuis longtemps, les données épidémiologiques montrent que nous vivons plus longtemps que les hommes et que notre système immunitaire fait preuve d’une résilience remarquable. Cette réalité, universelle et intemporelle, soulève une question fondamentale : pourquoi les femmes disposent-elles d’un tel avantage biologique ?

Ma thèse est simple : la supériorité immunitaire féminine, loin d’être un hasard, résulte d’une combinaison de facteurs génétiques, hormonaux et évolutifs. En le reconnaissant, nous pouvons construire une recherche biomédicale plus inclusive et une réflexion sociale plus juste.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En France, l’espérance de vie des femmes atteint en moyenne 85,1 ans, contre 79,1 ans pour les hommes. Ce décalage se retrouve sur tous les continents et dans la plupart des époques, ce qui révèle un phénomène profondément inscrit dans notre biologie. À cela s’ajoute une meilleure résistance aux infections, aux maladies chroniques et une réponse vaccinale plus robuste, souvent mise en avant dans les travaux d’immunologistes comme Duygu Ucar. Lorsque je lis ces résultats, je n’y vois pas une hiérarchie des êtres humains, mais une manifestation tangible de l’extrême diversité du vivant.

Les raisons de cet avantage se nichent d’abord dans nos chromosomes. Le chromosome X, porteur d’un nombre élevé de gènes liés à l’immunité, confère aux femmes une redondance génétique précieuse grâce à sa double copie. Cette diversité protège, compense, s’ajuste. Les hormones, en particulier l’œstrogène, renforcent également nos défenses innées et adaptatives : elles soutiennent l’activité des lymphocytes B, ces sentinelles capables de construire une mémoire immunitaire durable. À l’échelle évolutive, cela a facilité la survie des générations, comme en témoignent d’autres espèces animales dont les femelles présentent elles aussi une immunité plus performante.

Mais cet avantage biologique révèle aussi des angles morts préoccupants. Durant des décennies, la recherche biomédicale a privilégié les sujets masculins, en considérant les fluctuations hormonales féminines comme des variables gênantes. Comme le souligne Caroline Duncombe, « le sexe biologique reste souvent ignoré dans les études médicales ». Cette omission a retardé la compréhension des spécificités féminines et pénalisé de nombreuses patient·e·s.

Je ne prétends pas que la supériorité immunitaire féminine soit absolue ni qu’elle rende les femmes invulnérables. Nous sommes également plus exposées à certaines maladies auto-immunes, ce qui rappelle que la biologie ne distribue jamais des avantages sans contreparties. Toutefois, cette nuance renforce l’importance d’une science attentive aux différences, non pour les hiérarchiser, mais pour les comprendre.

En reconnaissant ce que chaque cellule féminine porte en elle, nous pouvons bâtir une recherche plus fine, une médecine plus équitable et une société plus lucide. Une force naturelle s’y manifeste, discrète mais déterminante, et elle mérite d’être honorée plutôt que minimisée.


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