Les petits billets de Letizia

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Je ne peux rien enseigner à personne, Je ne peux que les faire réfléchir. (Socrate 470/399 A.JC)

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Quand L’Armée Sème La Peur : Discours Alarmiste, Valeurs Ébranlées

Quand L’Armée Sème La Peur : Discours Alarmiste, Valeurs Ébranlées

Quand la Peur Devient Stratégie : Un général aux ordres?

Analyse des Impacts de la Rhétorique Guerrière sur l’Éthique Démocratique et le Réarmement

Je suis outrée qu’un militaire, censé respecter le devoir de réserve et être aux ordres, puisse tenir de tels propos – je lui demanderais volontiers d’envoyer ses propres enfants au front ! Voilà, l’indignation commence là : sur un constat simple mais glaçant. Dans un discours public, un chef d’état-major évoque la « perte de nos enfants » comme un sacrifice nécessaire. Je vous laisse mesurer le mépris ou l’audace selon votre humeur.

Certes, nous aimons la France, mais est-ce une raison pour la transformer en théâtre de cauchemar ? Quand un général parle de guerre possible avec la Russie comme d’un mal inévitable, on frôle la prophétie morbide. Que reste-t-il, dans sa bouche, de la modération, de la raison, de la responsabilité ? Ou bien préfère-t-il peindre un avenir apocalyptique pour justifier un réarmement coûteux ? Ironie : nous n’avions pas compris que la stratégie militaire française devait aujourd’hui passer par la terreur psychologique.

Comment peut-on sérieusement concevoir que la survie de la nation s’évalue sur le front familial, sur le sang versé par la génération à venir ? Cette rhétorique évoquant la « perte des enfants » ne me semble pas relever uniquement du réalisme stratégique : c’est une manipulation pure et simple. Sous couvert de vigilance, on instille la peur. On prépare l’opinion à accepter des sacrifices inimaginables – tout ça pendant que les décideurs politiques applaudissent ou maugréent mollement. Le chef militaire, au lieu de rassurer, choisit d’intimider. Quelle grandeur – si tant est que la grandeur puisse être mesurée en dramatisation.

La polémique politique s’invite naturellement : certains s’insurgent, dénoncent un traité de dictature verbale, d’autres feignent de s’inquiéter mais n’osent pas interdire ce type de discours. Ce débat dévoile un fossé idéologique croissant : peut-on laisser des hommes en uniforme instiller la terreur dans la tête des citoyennes et citoyens sans qu’un contre-pouvoir ferme la bouche ? Bien sûr, un chef d’armée a des responsabilités, mais pas liberté absolue de jouer au Cassandre derrière un pupitre devant des maires.

Qu’on ne me dise pas que c’est du catastrophisme : ces prises de parole sont des graines d’angoisse plantées au cœur de nos démocraties. Les mots militaires ne sont pas neutres ; ils façonnent des imaginaires où la guerre devient une vérité scénarisée, inévitable. Et derrière cette mise en scène, il y a des milliards à dépenser, des priorités sociales à sacrifier, des valeurs humaines qu’on piétine au nom d’une « préparation ».

En vérité, je refuse que la peur devienne une stratégie d’État. Je refuse que la rhétorique guerrière soit un outil de persuasion politique. Il est temps de réclamer des mots justes, mesurés, responsables – pas des oracles alarmistes. Il est temps aussi de rappeler que l’engagement civique n’est ni un slogan ni un grondement militaire, mais une construction collective, raisonnée et tournée vers la paix.

Donc je dis : assez de la dramatique mise en scène. Il faut renouer avec une parole publique qui élève, qui protège, qui rassure sans infantiliser ni terroriser. Que les chefs militaires gardent leurs plans stratégiques, mais que leur voix ne devienne pas celle des marchands de peur. Réarmons notre éthique, pas seulement notre arsenal.


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